Music can’t wait #3

9 mars 2011 2 Par Catnatt

 

Au programme, Connan le barbare en mocassins, Keren Ann en pleine forme, NestorisBianca le plus attrape coeur et du oléééééé, que tal ? en la personne de Paco Mendoza.

 

Il y a d’abord avant tout, « Faking jazz together » qui est MON morceau du moment. Alors je comprends que cette voix déformée puisse être irritante mais que voulez-vous, moi elle me berce. Si je devais prendre la défense de ce garçon aimé de Thom Yorke, Connan Mockazin, je raconterais cette fabuleuse légende qui l’entoure. Quand Connan était petit, il installait des radiocassettes dans les arbres  dans sa rue. Ces appareils diffusaient des voix fantomatiques, le but était de perturber les voisins et de leur faire croire que les fantômes existaient. De ce coup de génie enfantin, reste une atmosphère qui plane sur tout l’album « Please turn me into the snat ». Quelque chose entre l’enfance et une voix surgie du fond des âges. Et je serais bien en peine de définir le genre musical auquel il peut être rattaché. L’album démarre avec des voix enfantines qui chantent « Hello Connan ». Le ton est donné. Un peu psyché, un peu perché, un peu perdu, un peu nase, (je rentre dans la boîte de jazz, nan, j’déconne), ce jeune homme a bel et bien, comme un petit miracle, le fantôme de notre fantaisie perdue, un univers propre et un incontestable talent. A découvrir absolument.

http://www.myspace.com/connanmockasin

 

 

Je suis fan de cette demoiselle, entre deux eaux, deux continents, deux langues. La voilà, avec « 101 ». Une Keren Ann à nouveau réellement inspirée, sens aigu de la mélodie, très légère mélancolie, discrète et élégante. J’aime qu’elle  démarre avec « My name is trouble », ce qui est à peu près ce que je pourrais dire quand je débarque dans la vie des gens. Pourtant, j’ai l’impression que Keren Ann a développé sa voix, plus sûre d’elle-même, peut-être même apaisée. La sensation que ça laisse à l’écoute, c’est que je suis face au meilleur de ses tentatives lors des albums passés, entre pop et chanson intimiste, avec la part belle aux textes. Pour un peu, j’oserais employer la si pathétique expression « Album de la maturité »… Mais son changement de coupe de cheveux (Oui, hein quand même ?) laisse présager que non. Keren Ann danse, flirte avec nos aspects les plus sombres, dans la langue universelles des émois et angoisses trop humains. La plus grande réussite de cet album est, pour moi, « Strange Weather », chanson bouleversante sans verser dans le pathos. La vie est un éternel « strange weather », chère Keren Ann, vous avez bien raison…

 

http://www.myspace.com/kerenann

De la pop rock, genre usé au dernier degré aux yeux de mes oreilles (!!). Il en faut beaucoup pour attraper mon coeur avec des guitares, une basse, une batterie, bref tous les ingrédients indispensables à cette vieille recette. Et pourtant, Nestor is Bianca a réussi avec « Genetic ». Catch me if you can. Yes you can ! J’ai été touchée, car il y a une profondeur indéniable dans cet album. En apprenant son histoire, j’en suis d’autant plus touchée. J’espère très fort une interview pour Playlist Society. Je les vois un peu comme le chaînon manquant entre Ghinzu et Midnight Juggernauts. Moins organiques que les premiers mais moins métalliques et speedés que les seconds. Il y a une noirceur, c’est poisseux, un espoir, une lumière entraperçue, c’est presque clair, comme une attente interminable avec ses soubresauts d’humeur. Un des meilleurs albums du genre depuis le début d’année, un album de garde tant il ne s’inscrit pas dans une époque mais plutôt dans un temps suspendu.

http://www.myspace.com/nestorisbianca

NESTORISBIANCA – Rose from dit-scale on Vimeo.

Je ne sais pas pour vous, mais franchement, je n’en peux plus de l’anglais, voire du français. Façon d’appeler le soleil, la chaleur, j’ai besoin d’entendre une langue méditerranéenne. En l’occurrence, ce sera l’espagnol sur laquelle je vais jeter mon dévolu. Donc Paco Mendoza qui nous livre avec « Consciente y positivo » (Ce titre est positivement catastrophique), un joli mélange de hip hop, de rythmes latinos, quelques arrangements électro mais point trop n’en faut. Pas sûr que cela survive à l’été, mais en attendant, cela a rempli son petit office, à savoir me mettre de bonne humeur, me faire danser, et sentir que des températures plus clémentes arrivent, les apéros en terrasse, les potes qui rigolent, et ne font plus grise mine parce que c’est la crise et que le Front National va installer ses meubles à l’Elysée. Paco Mendoza chante des textes engagés auquels je ne comprends rien, obstacle de langue oblige mais je veux bien avoir le poing en l’air. Paco Mendoza est argentin, il vit à Berlin, a bossé avec DJ Vadim sur cet opus et voilà le résultat. Je ne lui en demande pas plus.

http://www.myspace.com/pacomendoza1