Season’s trees

13 juin 2011 0 Par Catnatt

Ce sont toujours les mains, les coupables, toujours elles qui s’aventurent en terrain glissant ou hostiles. Des mains qui s’égarent, rompent la confiance, cherchent la vérité, celle de l’être ou de l’union.

Ce sont mes mains qui fouillent une poche, et trouvent une petite annonce, la recherche d’une garçonnière. C’est mon regard qui tombe sur deux mains clandestines enlacées. C’est ma main qui décroche le téléphone pour exiger une explication. C’est mon cœur qui se brise. Mes supplications.

J’ai été celle qui a été trompée. La saison a changé, passant du printemps de mes amours à l’hiver de la trahison. Le doute, le soupçon, la souffrance. Me sentir glacée face au rêve qui s’écroule. Mes hurlements. Ma douleur.

 

 

 

Every girl gets her dreams

Cast into reality

Never seemed to bother me

Only just recently

 

Ce sont mes mains qui caressent une autre peau, et éprouvent le plaisir délicieux de la découverte. C’est ma bouche qui chancelle, se pose doucement, s’éloigne et revient pour étreindre passionnément. C’est ma main qui décroche le téléphone pour chuchoter mon désir. C’est mon cœur qui bat. Mes tentations.

J’ai été celle qui trompe. La saison a changé, passant de l’automne de mes amours à l’été d’une incartade. L’appétit, le caprice, l’égoïsme. Me sentir excitée face au fantasme qui s’anime. Mes gémissements. Mon plaisir.

 

All in all we’re the same

Jumping through hoops of flames

Sounds fun, what a dangerous game

Pretty picture trapped in frame

 

Ce sont mes mains qui s’abandonnent, se laissent faire, et tremblent face à la transgression. Ce sont mes cuisses qui s’écartent, la culpabilité qui s’écrase, le mal que je fais. C’est ma main qui décroche le téléphone pour répondre à l’invitation. C’est mon cœur qui chavire. Mes hésitations.

J’ai été la maîtresse. La saison a changé, passant de l’hiver de ma solitude au printemps d’une liaison sans avenir. La séduction, le mensonge, le vol. Me sentir revivre face au rêve d’être aimée. Mes sentiments. Mon aveuglement.

 

Cause you seem to believe

That we’ll never be free

But you seem to behave

Like we’ll always be slaves

Never running away

 

Ma vie est un slow langoureux, entre désespoir et jouissance, changeant de rôle selon les saisons, du bourreau à la victime, et je danse encore, et encore, esclave du temps et de mes humeurs, je ne promets plus rien, viens-là, danse avec moi, l’érosion aura tôt fait d’être là. Je passe de bras en bras, de rêve en déception, courant après cette illusion, l’amour, robe longue, robe courte, danse avec moi, je suis les trois.

Je serai celle qui faillira. Je suis les trois.

 

Can’t we be

Like the season’s trees

Changeably

Just not so easily

Ce texte s’inscrit dans une série « Les Danaïdes » (les cinquante filles du roi Danaos. Elles accompagnent leur père à Argos quand il fuit ses neveux, les cinquante fils de son frère Égyptos. Après qu’ils aient proposé une réconciliation, elles épousent leurs cousins et les mettent à mort le soir même des noces. Les Danaïdes sont condamnées, aux Enfers, à remplir sans fin un tonneau sans fond.). Je prétends que les humains passent leur vie à remplir sans fin un tonneau sans fond. Je prétends que ni l’argent ni le sexe ne font tourner le monde mais bel et bien le manque d’amour, parfois jusqu’à la déviance…