La règle de trois #twitter (être un spam)

11 avril 2013 1 Par Catnatt

 

BOUH JE SUIS UN SPAM !!!

 

Ce matin alors que je me baladais en toute innocence sur twitter, le cheveu frais, l’oeil souple et le teint brillant (dans le désordre), soudain ! TATAN ! Je tombe là-dessus :

 

QUEUA ?!

 

Je me précipitais pour recompter mes tweets, la bave au front et la sueur aux lèvres. La sanction tomba.

 

8 mentions

5 tweets

Et il était 11h du matin.

 

La réalité s’imposa à moi : j’étais un spam, j’envisageais donc de me dénoncer comme phishing à Google.

Mais c’est quoi cette règle à la con de trois tweets par jour ? Christine Balagué de l’institut Mines maintient sa position qu’elle tire d’une étude. J’aimerais bien avoir les références parce que c’est et je le dis tranquillement, sereinement, la fille-sûre-d-elle-tu-vouas, comme si j’étais diplômée d’un doctorat du gazouillis, c’est une connerie sans nom !!

 

Le propre de twitter est justement d’échapper en permanence aux règles. Tu ne tweetes pas le vendredi soir à 17h ? Un des billets de @Cyroul sur le scandale des faux followers a été fait à ce moment-là, il me semble, et c’est rien de le dire qu’il a très bien marché. Ce que les universitaires ne comprennent pas vraisemblablement c’est que tout est particulier sur twitter. Après c’est peut-être valable pour d’autres choses mais je trouve la démonstration criante sur ce réseau. Je peux citer chaque jour des dizaines de contre-exemples à toutes les règles que certains ont pu inventer sur twitter : par exemple, Diane Saint Réquier alias @lactualaloupe doit poster au moins 200 tweets par jour parce qu’elle s’est spécialisée en quelque sorte dans le flux d’information. Surtout Twitter n’impose quasiment rien, ça déteint fatalement sur l’usage, contrairement à Facebook où il faut quand même se pencher sur ses paramètres pour que cette plateforme ne décide pas les choses pour vous.

 

Cette règle des trois tweets ne fonctionnent à la limite, comble de l’ironie, que pour des cas particuliers : stars/célébrités/personnalités et spécialistes (j’en oublie probablement). Elle concerne des timelines que l’on va visiter volontairement. Moi, Catnatt, je décide une fois par jour d’aller vérifier la TL de @balmeyer parce que ce type me fait hurler de rire ou celle de Philosophie Mag, parce que je trouve ça intéressant. Allez, je dois faire ça sur combien de comptes ? Trois ? Quatre ? Et encore pas tous les jours. Accessoirement, les trois tweets, faut vraiment avoir du bol pour tomber dessus. Or sur twitter, il y a toujours en filigrane, la volonté d’exister…

 

Par ailleurs, l’échange est le propre de cet endroit. C’est bien pour ça que les nouveaux arrivants se font souvent chier comme des rats morts et ne comprennent rien parce que pour la plupart des gens, ce qui les fait délirer sur ce réseau, c’est l’échange. Je fais une exception pour les professionnels qui sont là dans un but précis. Mais scoop ! Ce n’est pas la majorité des utilisateurs ! Cette régle de trois est idiote parce qu’elle est l’exception et surtout parce que chaque profil potentiellement influent n’est qu’une conjonction particulière entre un individu, des intérêts et une timeline. Ce que je passe à @lactualaloupe, je ne le passerais à personne d’autre. Mais parce que c’est elle et parce que c’est moi, ça fonctionne. C’est magique quelque part.

 

Par exemple, moi. Après plus de trois ans passés sur twitter, je sais ce que mes followers attendent de moi : de l’info, une blague à la con, une provoc, un truc de cul, un billet énervé, un peu de zic. A peu près. Ce que j’attends de moi : me coucher moins con que la veille et me taper une barre de rigolade, découvrir un nouveau groupe de musique. A peu près. Ma petite influence est un miracle car elle est la rencontre de ces deux attentes. Mes followers me passent mon flood parce qu’ils y trouvent leur compte. Parce que c’est eux, parce que c’est moi. Si je passe à trois tweets par jour, je perds de mon charme, je pense. Tous ceux que mon rythme surgave (et il y en a beaucoup) m’ont unfollowée depuis très longtemps et si je respectais cette règle, rien n’est moins certain qu’ils reviennent. Pourquoi ? Parce que je ne suis personne… Et si je ne suis personne, autant être moi, non ?

 

Reste que j’ai été officiellement déclarée comme spam à mon grand désespoir. Submergée par la détresse, j’enfilais mon uniforme de spam et m’appliquait à pratiquer la chose : j’ai passé la matinée à envoyer des mails de type « Je vais mourir, j’ai un gros héritage, je suis prête à t’en faire don » ou le fameux « Tu as un petit kiki alors passe le cap : ENLARGE YOUR PENIS !! » (en objet sinon c’était pas drôle) à tous mes potes qui m’ont tous reniée vu que j’avais fait ça sur leurs mails de taf. J’ai enchaîné avec un : « Azi, c’est Nat, ton compte en banque a été restreint, file-moi ton code cb que j’aille sur la redoute » ou « t’as grossi non, toi, depuis quelques temps, clique sur ce lien et tu verras comment Madonna, elle a perdu du poids » ainsi que pour finir « Tu veux des louboutins à 34$ ? Clique, bordel ! »

 

Notez que c’était marrant, hein… Mais je crois que je vais retourner sur twitter quand même. Au même titre que j’ai toujours catégoriquement refusé de bouffer cinq légumes et fruits par jour, cette règle des trois tweets par jour ne passera pas par moi.

 

Entre autres, aussi, parce que je suis un Homme libre. Comme dit Guy Birenbaum :

 

The Only Rule Is That There Are No Rules.

 

 

Je réalise à postériori que ce billet finalement est un genre de déclaration d’amour à ce réseau. Et je me rends compte aussi que ce que j’aime le plus là-bas, c’est cette joyeuse anarchie qui y règne. D’autant que le tweet que j’écris le plus, c’est « Je fais ce que je veux ». Vade retro les universitaires qui tentent de domestiquer la bête :p