Chroniques des enchantements #100DaysOfHappiness part 8

24 juillet 2014 0 Par Catnatt

C’est @bacicoline qui m’en a parlé : un hashtag #100DaysOfHapiness et toi, pendant cent jours, tu prends en photo ce qui t’a rendu heureux. J’aimais beaucoup l’idée. Je l’ai même proposé comme exercice à une dame un peu perdue, comme une discipline pour reprendre pied dans la vie et puis, dimanche dernier, une coïncidence m’a décidée à participer, mais comme je suis une quiche absolue en photo, je me permets une variante.

 

En avance cette fois-ci. J’ai peur de ne pas avoir de connexion internet la semaine prochaine. Je ne chroniquerai pas jour après jour, mais je vais m’attarder sur des aspects très pragmatiques, si ce n’est du bonheur, du moins du bien-être. Mon bien-être.

 

Il y a un certain temps, à peu près 8 ans, j’ai réalisé que j’étais profondément une diurne. En même temps que j’écris, je me rends compte aussi que c’est allé de pair avec ma foi. Si socialement, il était acceptable de s’endormir à 21h30 et de se lever à 5h du matin, je crois que ça m’irait très bien. Hélas, si l’on souhaite vaguement des interactions sociales, cela va s’avérer compliqué de vivre ainsi. J’aurais dû être agricultrice ^^.
 

Je crois que le bonheur découle aussi de la connaissance de son propre rythme. En ce moment, je suis dans celui qui me convient le plus. Cela peut sembler ahurissant pendant ses vacances de se lever à 6h30, mais je n’aime rien tant que le petit matin. La lumière y est si belle…
 

J’ai réalisé aussi, beaucoup plus récemment, que j’ai beaucoup trop d’énergie et que j’ai besoin de me défouler. J’ai besoin aussi à 43 ans d’entretenir ce corps qui vieillit. Continuer comme je l’ai toujours fait, manger, manger trop parfois, fumer, boire sans faire de sport n’est plus envisageable. En tout cas, je me suis sentie moins bien dans mon corps. Le premier pas, ça était cette chronique de Solange où j’ai découvert la méthode Lafay :
 


 

Chez toi, tu peux tranquillement te remettre en forme. J’ai été plus ou moins sérieuse dans cette recherche de discipline. Il convient de dire que je fonctionne en deux phases : phase « maniaque » et phase « nawac ». Un peu comme les bipolaires. Je peux être une p… de machine et soudain si tout ne tourne pas comme je veux, je vais partir en sucette. Sauf que ces week-ends où je pouvais larver ne me conviennent plus. Je mets des semaines à m’en remettre. Pour être bien, j’ai besoin de structurer ma journée, d’être en action, dans le mouvement. Je déprime si je me laisse aller parce que cette énergie débordante, je vais la foutre n’importe où si je ne m’en lave pas.
 

Du coup, rééquilibrage pendant quelques mois. Ensuite, il y a la petite Clémentine du boulot qui est revenue un jour avec des baskets de running. Je ne sais pas pourquoi, ça m’a donné envie, moi qui me suis toujours foutue de la gueule des maniaques de la course. Arrivée chez mon père, dès le premier jour, je m’y suis mise. Je me lève, citron pressé dans de l’eau chaude (habitude contractée depuis des mois maintenant qui me convient très bien, j’ai vraiment l’impression de me nettoyer et de démarrer ma journée), une banane, bon okay un café et une clope (faut pas déconner non plus) et c’est parti. Musique à fond dans les oreilles et 20 à 30 minutes d’alternance de course et de marche rapide. Je transpire et j’adore ça. J’ai l’impression de me nettoyer.
 

Voilà mon maître-mot depuis quelques temps : nettoyer. Me doucher. Je me nettoie émotionnellement quand je fais de la PBA ; je me nettoie quand je cours et que je transpire : le but n’étant ni la performance, ni maigrir, ni se muscler, mais bel et bien de s’entretenir, de se nettoyer de toxines qu’elles soient psychologiques ou physiques. Je me nettoie quand je fais la séance d’assouplissement de la méthode Lafay ; je me nettoie quand je fais de la méditation : j’ai été très sensible à la parole d’une institutrice dans le documentaire sur le Bhoutan. Elle disait que pratiquer la méditation chaque jour, c’est se brosser le cerveau. Je crois que toute ma démarche, le soin que je prends de moi est de cet ordre-là : nettoyer, brosser ; entretenir la bête.
 

Donc courir, s’étirer, quelques abdos en douceur, 5 minutes de méditation. La journée ne démarre pas pareil, croyez-moi. En tout cas, cela me convient parfaitement. J’ai l’impression que mon énergie est à la bonne place, au bon tempo. Je ne prétends pas que cela convienne à tout le monde, chacun doit trouver son rythme. Mais incontestablement, ça participe à mon bonheur, mon bien-être.
 

L’avantage lorsque l’on vieillit, c’est de mieux se connaître. Plus le temps passe, plus je sais ce qui me convient vraiment. Je ne prétends pas que je vais tenir ces habitudes en permanence. Il y aura des rechutes, mais ce n’est pas grave. Je peux me recentrer quand je veux. Lorsque je suis au milieu de nulle part, après avoir couru, marché, je m’arrête et je prends mon pied. Je suis seule et bien. Quand je suis au milieu du jardin de mon père et que j’arrive à synchroniser ma respiration et mon expiration, quatre temps pour l’instant, je suis seule et bien.
 

Il y a un paragraphe dans l’interview de Frédéric Lenoir (numéro des dossiers de la philosophie « Le bonheur ») qui a retentit très fort : « Les études le montrent en effet. Selon l’INSEE, la période la plus heureuse d’une vie est celle comprise entre nos 50 et nos 70 ans. Cela me paraît assez logique. On a vécu, on a acquis de la maturité, on a pu tenir compte de ses expériences et de ses erreurs pour devenir plus authentiquement soi-même. C’est ce que Carl Gustave Jung appelle « le processus d’individuation ». C’est souvent vers les 40-45 ans, à l’étape du milieu de vie, qu’ont lieu ces questionnements existentiels. C’est le moment où on cherche à savoir qui l’on est vraiment, ce pour quoi on est fait, et où on réajuste ses choix de vie ».
 

Avez-vous déjà entendu propos plus réconfortants ? Célibataire depuis 4 ans, je ne me lasse pas de cette période auto-centrée. La quarantaine se révèle belle. Je suis en couple avec moi. Je m’apprécie de plus en plus et je suis de plus en plus souvent en paix. J’aime ce cheminement intérieur. Je ne le lâcherai pas pour tout l’or du monde. Cette discipline physique participe de ce bien-être. Je vous le souhaite.
 

Car il y a des moments de pure magie comme lorsque je me retrouve au milieu de nulle part à 7h du mat et que Grizzly Bear m’accompagne. J’ai béni cet instant, ces quelques minutes arrachées à la cacophonie de l’humanité. Il y avait un goût de début du monde. J’étais en paix.
 

Oui, être au milieu de nulle part, seule, fait partie dorénavant de mes luxes. Je crois que plus le temps va passer, plus je m’accorderai de grandes plages de ce plaisir-là.
 
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