Mon divorce

18 octobre 2007 0 Par Catnatt

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Maj 2011 ; ce serait bien que quelqu’un se décide à modifier la loi. Il faudrait que le mariage coûte très cher et le divorce pas grand-chose. Parce que je vous garantis que si on m’avait demandé ???? euros pour faire cette connerie (J’ai un cheptel de conneries à mon actif, je dois bien l’admettre), ça aurait été un non franc et massif… Que voulez-vous, on trouve toujours du monde quand c’est quasi gratos mais beaucoup moins quand il s’agit de raquer. Billet initial écrit en 2007.

 

Episode 1291

Résumé des précédents : Belinda aime Brian mais Bobby apprend que Cindy est enceinte pendant que Nathalie divorce…

 

Séparée depuis 4 ans, j’élève mes enfants seule pendant que mon ex-mari, dit « Monsieur », gambade dans les vertes prairies du très grand n’importe quoi et les vastes forêts de l’irresponsabilité…

 

Monsieur, c’est du lourd, du genre qui ferait passer Pete Doherty pour Sir Winston Churchill, vous voyez le genre ?

 

La mission, cette fois-ci, consistait à divorcer, donc à traîner Monsieur jusqu’au tribunal le jour J, parce que aussi délirant que cela puisse paraître, Monsieur, c’est le genre à penser qu’aller s’acheter un super ampli Push-pull LADIVA I-TECH -Class A- 18W à 95dB, c’est plus important que de se pointer à son divorce.

 

Suspense quasi-intolérable: viendra, viendra pas?

 

J’avais donc pris largement mes précautions, je lui ai fait l’horloge parlante pendant 15 jours.

 

« Au 4ème top, il sera le lundi 22 septembre, 14h32 et 15 secondes. Jour J-3. Je répète. Au 4ème top… »

 

Pour plus de sécurité (ambiance Dora l’Exploratrice), j’avais prévu de faire dormir Monsieur la veille au soir à la maison, j’étais à la limite de le séquestrer. Bref, il débarque, c’est Noël au mois de septembre ! Evidemment, j’ai instantanément envie de le taper (je sais… lui aussi…). Nous bavardons autour de sa grande copine, sa meilleure amie dite « la bière ». Il m’annonce, très fier de lui, qu’il a repris une boîte.

 

NANNNNNN ??!!

 

C’est pas vrai ?

 

Mais quelle merveilleuse idée !!

 

Encore ?!

 

Il faut que je précise qu’en 4 ans de vie commune, nous avons été successivement et dans le désordre, enfin lui, les heureux propriétaires de magasins de jeux vidéos (plantés), de clubs de gym (plantés également), d’une usine en Chine (48h), d’une imprimerie (hein ? oui, oui aussi plantée), du « siteducul.com » (de loin, mon preféré)

 

Sans déconner, moi,  cette négation d’une quelconque ascension professionnelle et sociale, à ce stade-là, ça force le respect.

 

Donc une nouvelle boîte à planter… Il me sort un papier. Les impôts réclament à ladite entreprise 459 000 euros. Whaw.. Whaw..Whaw.. C’est beau, je crois qu’on tient notre grande gagnante, une vraie tête de winner !

 

Je lui ai réservé quelques surprises, question de le faire chier ; en quelques années de fréquentation, c’est un peu devenu ma passion. Je connais Monsieur, il va vouloir voir un film. Aucun problème, je l’ai chouchouté, c’est bien simple, c’est tout ce qu’il aime :  « Les Témoins » d’André Techiné, film sur le Sida dans les années 80. Je l’entends maugréer sur le cinéma d’auteur français de m… à la c… et je jubile. J’ai également soigneusement veiller à ne surtout pas déboucher l’évier de la salle de bains. Bingo ! Je l’entends s’escrimer sur « ce p… de lavabo à la c… ».

 

Je m’endors sur un sentiment de satisfaction intense…

 

Le lendemain matin, RAS, ça se résume à une longue, très longue joute verbale, qui n’a aucun sens, puisque le principe de base de toute discussion avec lui se résumé au postulat « J’ai raison et le monde entier à tort ». Précision,  je n’ai jamais rencontré de mégalo comme Monsieur. (Les raisons qui m’ont poussées à me marier et à me reproduire sont à mettre sur le compte des phéromones, et aussi, je dois l’avouer, à un coup de foudre. Je le trouvais brillant, je le trouve complètement disjoncté à présent)

 

11h30. Coup de théâtre ! Monsieur a finalement un déjeuner. J’aime vivre dangereusement,  je le laisse partir sachant que la moindre remise en liberté peut anéantir mon projet diabolique de divorce. Oui, parce que voyez-vous, il faut être deux dans un tribunal pour divorcer. Enfin, c’est plus simple, il paraît.

 

Parfois Dieu est avec vous, y a pas d’autre explication possible. Monsieur est à l’heure.

 

Nous faisons la queue pour rentrer au tribunal. Il picole sa bière… Il s’engueule avec 14 personnes. La routine. Nous arrivons au niveau des contrôles. Je fais passer mon sac dans la machine, je passe le portillon, vous savez celui qui fait bipbip ! quand vous avez des objets en métal. C’est au tour de Monsieur…

 

Un grand moment !

 

Il a tout bloqué pendant 10 minutes. Monsieur avec sa bière à la main (faut pas la lâcher des fois qu’elle s’envole), tellement à l’ouest qu’il a soigneusement laissé TOUS les objets en métal sur lui. Ca fait bip!bip!bip!bip!bip! Il va faire péter la machine ce connaud. Je hurle de rire ! Le flic est quasi-obligé de le déshabiller… J’en pleure tellement je rigole.

 

Oui, je rigole toujours quand il ne faut pas. Grande spécialité chez moi qui m’a coûté cher parfois mais l’humour a sauvé ma santé mentale, ça j’en suis convaincue.

 

Ca y est, on rejoint mon avocat (assez mesquinement, je précise qu’à ce stade, j’ai quasiment acheté mon divorce. Je paye, je paye). L’avocat s’absente deux minutes. Monsieur a envie d’aller aux toilettes. Comme 20 minutes auparavant. La bière… Hop ! Il s’échappe le bougre ! Mon avocat revient  » Mais où est passé votre mari ? ».

 

MAIS JE NE SAIS PAS !!!

 

Je cours dans les couloirs « B….. !!! » Je l’entraperçois au bout d’un couloir « B… !! Viens ici maintenant ! Ca suffit ! Tu obéis !! », c’est surréaliste.

 

Nous arrivons finalement devant le bureau du juge. Comme nous avons le même avocat, nous passons à tour de rôle devant le juge. Elle me pose des questions, étonnée par certains points de la convention et je lui explique :

 

« Vous voyez, y’a notre monde, le vôtre, le mien, le normal et puis y a un autre monde parallèle, là où vit mon mari, avec d’autres règles, dans lequel à titre d’exemple, le concept de pension alimentaire est tout à fait illégal, vous voyez ? »

 

Je crois qu’elle a saisi. Elle le reçoit à son tour. Ca n’a pas duré 2 minutes. Elle est visiblement agacée. A coup sûr, Monsieur lui a expliqué son métier de juge. Une grande spécialité chez lui. Il aurait été capable d’expliquer à Einstein que la théorie de la relativité, il trouvait que c’était un peu léger, léger comme concept. On rentre tous ensemble dans le bureau du juge.

 

Je crois que mon moment préféré, c’est quand Monsieur a dit à la juge  » Mêlez-vous de vot’ cul ! C’est pas vos affaires « . Je fais un petit coeur avec les doigts. <3

 

Voilà, j’ai remercié mon avocat. J’avais bien pensé à faire un petit laïus sur toutes ses saloperies à Monsieur mais j’ai fait mieux que ca. Je l’ai planté tout seul, avec sa bière à la main, en plein milieu des flics et du tribunal. De loin, je me suis retournée. D’un coup, il était tout petit et tout seul.

 

Vraiment tout seul, cette fois-ci…