Les Danaïdes : une lettre
Un jour apparut – et personne ne sut jamais pourquoi, qui, comment, mais seulement le où et le quand – une affiche qui fut déposée dans tout Paris. Le rythme était anarchique, parfois un quartier entier en était couvert et ça disparaissait ensuite dans les mains des désoeuvrés, du temps et de la propreté et puis…
Les Danaïdes : the unforgettable fire
Anna et Raphael s’aimaient d’amour frénétique, ils avaient 30 ans, la vie devant eux, la vie tout court, la vie à deux. Ils s’étaient rencontrés chez des amis et cela avait été quasi instantanément le coup de foudre. Clac ! Je te vois, tu me vois et le monde cesse de tourner en…
Les Danaïdes : l’illusionniste
Les grilles s’ouvrent et se referment au rythme du ballet des voitures qui se garent les unes après les autres. Inconsciemment, tout le monde veille à ce que tout cela soit harmonieux et esthétique. Il fait beau, on déjeunera dehors. Le patriarche, Pierre, 70 ans au compteur, trône sur le perron, le sourire…
Les Danaïdes : l’eau qui dort
Il était l’eau qui dort. Il est monté dans sa voiture, l’a démarrée et a enfilé les centaines de kilomètres, radio après radio, la douane, la campagne française, les sorties d’autoroute, radio après radio, son petit costume de commercial, cheap et banal, régler le péage, le chemin du retour. Il s’est garé devant la…
Les Danaïdes : les chiens perdus
-Bonjour Audrey, installez-vous face caméra -Comme ça ? -Oui. Parfait. Regardez-bien la caméra. Voilà. Présentez-vous s’il vous plaît. Audrey regarde la caméra, désemparée. Ca devrait pourtant être simple de se présenter. -Je m’appelle Audrey, j’ai trente-quatre ans, je suis employée dans une entreprise, oh rien de folichon, je peux pas dire que j’ai une vie…
Les Danaïdes : Ghost towns
Je fredonnais, le dos appuyé contre la tôle, je ne cherchais pas à recouvrir le bruit d’enfer de cet amas de ferraille qui ne tenait plus que par miracle. Le corps secoué par les soubresauts de la machine, ma tête était ailleurs, kidnappée par le son provenant des écouteurs, profondément enfoncés dans mes deux…
Season’s trees
Ce sont toujours les mains, les coupables, toujours elles qui s’aventurent en terrain glissant ou hostiles. Des mains qui s’égarent, rompent la confiance, cherchent la vérité, celle de l’être ou de l’union. Ce sont mes mains qui fouillent une poche, et trouvent une petite annonce, la recherche d’une garçonnière. C’est mon regard qui tombe sur…
Glorious land
Du sang, de la chair, ce qu’il y a de plus fragile au milieu de nulle part, beautiful land . Cette nature sèche et hostile, ce qu’il y a de plus rude, no man’s land. De la faucheuse et du métal, ce qu’il y a de plus absurde, glorious land. Ils sont…
Les Danaïdes : White lake
Le lac s’étend, calme, limpide, la nature luxuriante, cette lumière si particulière, des fins d’après-midi d’été. Elle sourit, gracieuse, gestes harmonieux. Il profite des minutes, cette promenade d’un autre temps, elle, compagne d’un moment. Le lac s’étend, paisible, clair, les mouvements lents des frondaisons, les ramures, cette brise. Sa robe, longue, trop…
Les Danaïdes : Tant de nuits
Il est 3 heures du matin, l’heure des solitudes alcoolisées et « des tristesses surannées ». Il enfonce maladroitement la clé dans la serrure de son petit appartement, flamboyant à l’extérieur, chiche à l’intérieur, comme la plupart de ses congénères parisiens, cette espèce en voie de développement, l’apparence glamour, secteur branchouille, payé au lance-pierre…