Je suis neuro droitière (part 1)
A tous ceux et celles qui penseront que ce billet est follement prétentieux, rassurez-vous, je me le suis dit à peu près 45 fois avant vous. Faites-moi grâce de vos commentaires, ça turbine assez dans ma tête. En fait, vous y êtes déjà. Dans ma tête…
Je suis, apparemment, ce qu’on nomme une suréfficiente mentale, c’est le terme le plus juste trouvé par Christel Petitcollin pour désigner ce que je suis. Je vous arrête tout de suite, il ne s’agit pas de débarquer en criant à la face du monde : je suis surdouée ! Même si l’auteur du livre que j’ai lu pense qu’il s’agit de ça mais que c’est juste un terme que nous, les suréfficients mentaux réfutons, je pense qu’elle fait fausse route. Être surdoué impliquerait que j’ai des capacités hors normes qui seraient potentiellement productives pour la société. Il n’en est rien. Ce que je suis ne sert pas à grand-chose. Je passerai un test de QI, le résultat serait déprimant, j’aurais le QI d’un bulot. J’ai essayé plusieurs fois, je ne vois absolument pas où ils veulent en venir. Je n’ai jamais terminé car je ne comprends carrément pas les questions et leur intérêt. Or la société a produit ce test. C’est cela dont elle a besoin puisque c’est une société de normo pensants. Rien de péjoratif dans ce terme, c’est juste que à peu près 80% des gens fonctionnent globalement avec leur cerveau gauche. C’est la norme. Moi, c’est le cerveau droit qui domine, je suis neuro droitière. Je vis dans un monde totalement inadapté à ce que je suis. Ou plutôt, je suis inadaptée à ce monde. Je suis en décalage permanent.
« Tu prends les choses trop à cœur ».
« Tu es une dramaqueen ».
« Allez, n’y pense plus ».
« Tu es trop… » (Mettez n’importe quel adjectif)
J’ai longtemps cru que ce côté ultrasensible était dû à : la jeunesse, mon histoire familiale, les hormones, tout et n’importe quoi. Sauf que j’ai vieilli, que je me suis fait prendre en charge psychologiquement et que rien ne change. Même si cette histoire de suréfficience mentale est fausse, en l’espèce elle me rassure. Elle pose des mots sur un malaise permanent. Ce sera ma façon de négocier avec le monde dorénavant.
Je vous donne un exemple du bouquin : « Vous êtes sur un passage clouté, sur le point de traverser la chaussée. Un chauffard passe en trombe et vous frôle. Cela vous donne un coup au cœur et l’idée qu’il aurait pu vous renverser vous traverse évidemment l’esprit. Jusque-là, rien d’anormal, tout le monde aurait réagi ainsi. On respire et on reprend le cours de sa vie. »
Les normo pensants en restent là. Pour moi voilà ce qui se passe : « Et si j’étais mort ? Mes papiers sont-ils en règle ? Vous voilà en train d’explorer mentalement vos obsèques. L’idée de vos proches éplorés vous fait frémir d’horreur et vous réveille. « Allons je n’aurais pu n’être que blessé ». Et c’est reparti : le samu, l’hôpital, l’arrêt de travail. » Cette espèce de machine infernale, c’est ce que je vis en permanence. Je me suis enterrée à peu près 12 milliards de fois, ne parlons pas de mes enfants. Chaque événement est vécu non pas en tant que tel mais en tant que scénario potentiellement réalisable et ce du début – je peux remonter dans le passé – jusqu’à la fin – je vais jusqu’au bout, à savoir ma mort inéluctable. Avant, ça pouvait aller jusqu’à la crise d’angoisse et je voyais bien que mon entourage trouvait que j’en faisais beaucoup trop. J’épuise mon entourage. Avec le temps, j’ai réussi à m’entourer de gens bienveillants d’une part et d’autre part à ne pas communiquer tout ce qui se passe dans ma cervelle de « surchauffée du bulbe ». Si je vous épuise, sachez que pour moi c’est pire. Je m’épuise encore plus car je ne me fais grâce de rien tandis que vous, si. J’ai réussi grâce à une certaine discipline à stopper ce déchaînement. Je voyais bien qu’on me trouvait quelque peu ridicule.
Ne plus penser de cette façon-là ? C’est totalement impossible, j’y ai renoncé. Je ne fais que la planquer du mieux que je peux. J’ai juste mis au point, sans le savoir, ce que l’auteur nomme des ancrages. Ecouter une musique enjouée par exemple, de façon à ce que mon cerveau soit entraîné ailleurs. Internet a littéralement changé ma vie. J’y reviendrai.
« Scientifiquement », c’est quoi l’histoire ? « Roger W. Sperry (20 août 1913 – 17 avril 1994) est un neurophysiologiste américain reconnu par ses travaux sur les connexions entre les hémisphères cérébraux, qui lui ont valu un Prix Lasker en 1979 et le Prix Nobel de médecine en 1981. Il décrit notamment le rôle singulier de chaque hémisphère cérébral dans la perception du langage et de l’espace, dans la reconnaissance des visages, les jugements de valeurs, le raisonnement ou l’affectivité. Il va jusqu’à formuler l’hypothèse que chaque hémisphère disposerait de fonctions propres, voire d’une conscience propre. » (source wikipédia)
Ca s’arrête là, car les théories sur le cerveau gauche et le cerveau droit ne sont que des constatations d’après ce que j’ai compris. Alors vous pouvez parfaitement refuser de croire ce que je raconte. L’ironie du truc, c’est que j’ai commencé par faire pareil.
Je commence dans ce billet par vous expliquer comment cette bécane fascinante qu’est le cerveau fonctionne avec cette histoire d’hémisphères :
« Le cerveau gauche est linéaire, méthodique, verbal et numérique. Il sait nommer, décrire, définir. Il peut utiliser les nombres et leur arithmétique. Comme il est analytique, il découpe les ensembles et les traite étape par étape et élément par élément. On le dit aussi symbolique, abstrait, rationnel et logique.
Le cerveau droit vit l’instant présent. Il privilégie l’information sensorielle, l’intuition et même l’instinct. Il perçoit les choses de façon globale et peut restituer un ensemble à partir d’un seul élément, même mineur. Souvent, il sait, mais ne peut expliquer comment il sait. Affectif, émotionnel, donc irrationnel, il se sent appartenir à la famille humaine et même au monde du vivant. Cela lui donne une vision altruiste et généreuse. »
Dois-je compter le nombre de fois où mon père s’est gentiment foutu de ma gueule en me lançant ironiquement, et ce depuis l’enfance : « Toi, tu es une petite sœur des pauvres ». Sans qu’il comprenne pourquoi il avait hérité d’une enfant que l’injustice rendait à moitié dingue.
« Le langage du cerveau droit est dit analogique. Composé de figures, de symboles et de métaphores, il est aussi le langage de la synthèse, de la totalité. C’est aussi le langage de l’humour, des associations de sons, des ambiguïtés, des calembours et des jeux de mots, des confusions entre sens littéral et métaphorique. Il peut être déroutant pour un cerveau gauche. »
« L’hémisphère droit du cerveau est non verbal, holistique, synthétique, visio-spatial, intuitif, intemporel et diffus. Il possède une vue d’ensemble des choses, détermine les objectifs et passe du concret à l’abstrait, bref il gère le pourquoi. Les mots qui caractérisent sont : expériences, émotions, images analogiques, musique, perception systémique, réflexion (alimentée de faits vécus), intuition, globalisation, solution, nouveauté, inconnu, mode complexe. »
Je passe mon temps à gérer des pourquoi à l’infini. C’est épuisant. Ca fait plus d’un an qu’on me parle de tout ça et que j’évite la question. Ca a commencé avec @bacicoline qui avait lu « Petit guide à l’usage des gens intelligents qui ne se trouvent pas très doués » de Béatrice Millêtre. Elle est comme moi, c’est une surréficiente mentale. C’est pour ça qu’on s’entend aussi bien, je crois. J’avais commencé à le lire mais je crois que je bloquais totalement sur l’idée. C’est Isabelle, ma journaliste préférée, (suréfficiente mentale également à croire qu’on se cherche tous perdus au milieu des normo pensants :)) qui est revenue à la charge avec un livre, « Je pense trop » de Christel Petitcollin. Toutes les deux m’ont dit « Mais c’est toi ! »
Avant-hier soir j’ai appelé Isabelle. La première chose que je lui ai dite, c’est « La dame, elle me parle. Elle raconte des trucs sur moi ! »
Paradoxalement, ça m’a foutue dans une panique invraisemblable. J’ai longtemps espéré changer. Si j’en crois ces différents bouquins, je suis prise au piège. Je peux tout essayer, je ne peux pas changer de cerveau. (Oui, je vous vois au fond, il y a la lobotomie, j’y ai pensé, merci beaucoup !). J’adorerais être une normo pensante pour la bonne et simple raison qu’ils représentent à peu près 80% de la population et que le monde, du moins, les sociétés occidentales sont faites sur mesure pour eux.
Je compte faire une série de billets sur le sujet, sur les conséquences que cela a pu avoir dans ma vie. Pas tant que je pense que cela puisse vous intéresser… Pour moi, tout simplement. Je vais tâcher de remettre en perspective un grand nombre de choses en prenant l’angle du neuro-droitier. J’ai besoin de comprendre, d’éliminer les pourquoi et ma seule méthode, c’est de les mettre noir sur blanc ici. (Le journal intime ne compte pas, je m’en expliquerai un jour)
Le plus drôle de cette histoire, c’est que j’ai compris pourquoi un jour j’avais décidé d’avoir un blog. Outre l’égo, la mode, le temps, cela a représenté une solution inespérée pour moi. Je cite à tout bout de champ cette citation de Romain Gary à propos de mon rapport à l’écriture : « Je ne peux pas ne pas écrire. C’est un besoin organique, si je n’écris pas, je suis malade. C’est pour moi une sorte de procédé d’élimination, vous comprenez ? ». J’ai longtemps cru que c’était fort prétentieux de ma part d’oser penser que la mécanique était la même pour Gary et moi.
Je sais, à présent, que l’élimination est réelle. Mon cerveau, en permanence, encombré par toutes sortes de pensées, de pourquoi a juste trouvé le moyen d’évacuer provisoirement le trop-plein. Quand j’écris un billet, je crois que c’est parce que j’en suis arrivée à un point de saturation cérébrale par rapport à un sujet donné. Il faut que je crache, que je vomisse, que j’élimine l’excès. Le sujet en question a tout envahi. C’est littéralement devenu une obsession. Ce qui donne fatalement des billets lyriques, plein d’emphase, émotionnels. C’est un style qui ne plaît pas à tout le monde et je comprends parfaitement pourquoi. Je n’aurais, par exemple, jamais pu devenir journaliste.
Coïncidence, je vais beaucoup mieux depuis que je traîne sur l’internet mondial. Et apparemment, cela va aller de mieux en mieux…
Source :
« Petit guide à l’usage des gens intelligents qui ne se trouvent pas très doués » de Béatrice Millêtre
« Je pense trop » de Christel Petitcollin
Je ne sais pas si je correspond aux critères pour faire partie du club, mais je retrouve certaines choses assez familières dans ton récit.
Je pense qu’on peut canaliser tout ça chacun d’une manière différente… C’est toujours la même histoire, on s’adapte ou on adapte le monde autour de soi.
Personnellement, la première des conséquence et certainement la plus marquante tient dans une espèce d’empathie exacerbée. C’est quelque chose auquel je tiens beaucoup et qui pourtant est peut-être une vraie faiblesse. En tous cas c’est épuisant… réellement.
Maintenant, je fais juste attention à ce qui tire certaines ficelles chez moi.
Ton commentaire m’amène à une seule réponse >> cours lire Christel Petitcollin, tu vas totalement halluciner !!
D’ailleurs, il y a une partie relation entre suréfficients mentaux et pervers narcissiques assez ahurissante !
Ok, j’vais donc aller l’acheter.
Je le prends comment le deuxième commentaire ? oO
Les gens qui sont surempathiques sont des victimes idéales pour les pervers narcissiques. C’est une promenade de santé pour ces derniers ^^
Checked.
A mon tour de le dire, dans ton texte, beaucoup de choses résonnent étrangement avec ma propre histoire … J’attends donc avec impatience la suite de tes billets.
Par contre je ne comprends pas bien le rapport entre la surrefficience d’un côté et les hémisphères droit et gauche ? Si on est plus développé à droite qu’à gauche on est forcément surefficient ?
Non je ne l’ai pas précisé dans le billet, mille pardons. En fait Christel Petitcollin quand elle a réalisé que face à des neurodroitiers le terme « surdoué » bloquait tout car ils ne se voient absolument pas ainsi.
Du coup elle a utilisé ce terme « surréficients mentaux » qui ne s’appliquent qu’aux neuro droitiers.
Le terme « sur » convient car ils sont en permanence « sur » comme « trop »
Hello,
Cet article me rassure un peu, c’est ma meilleure amie qui m’en envoyé dessus, et j’éprouve quelques points similaires à ce que vous décrivez. Je vais donc me pencher sur ce bouquin…
J’avais également écrit un petit truc un jour ou dans ma tête ça tournait à 200km/h : http://mrcheesecake.tumblr.com/post/17375828816/faites-moi-taire
Merci pour les conseils de lecture 😉
Brice
Je suis en train de lire ton billet et le :
« “putain mais ferme-là, laisse toi dormir”
OH QUE OUI ! Pareil !!
Au moins on n’est pas seuls au monde ! Pour ma part le ‘syndrome’ (si c’en est un) le plus pénible qui soit est ce que j’intitulerais les dialogues virtuels: face à une situation pénible qui peut déboucher sur une discussion conflictuelle je ne peux m’empêcher de faire tout le dialogue à l’avance dans ma tête. Je lui dit ça, il me réponds ça, alors je réponds ceci, et il me rétorque cela… Jusqu’à ce que je me force à arrêter. Mais ça reprend au bout de dix secondes.
Un avantage toutefois : après avoir épuisé mentalement toutes les possibilités de dialogues conflictuels, je parviens généralement à en avoir un qui ne le soit pas.
Mais c’est vrai que c’est épuisant.
C’est bon, j’ai gagné ma carte de membre ?
Symptôme, pas syndrome, désolé.
Mais lol ! Vlà t y pas que ça ve se transformer en secte le bordel :p
Plus sérieusement, je pense que c’est l’accumulation de caractéristiques qui détermine le neuro droitier (cela ne restera qu’une supposition, je ne crois pas qu’il existe de méthode à 100% fiable pour déterminer cela). Les normo pensants ressentent des émotions et se posent des questions eux aussi 😉
Par ailleurs, cela ne doit en aucun cas justifier des comportements toxiques et si cela devient par trop handicapant, une prise en charge doit être faite. (Asperger par exemple)
Ce que je veux dire, c’est que je crois qu’un neuro droitier par nature mettra toujours tout en doute. Si quelqu’un arrive à affirmer sans la moindre état d’âme et sans supporter la moindre remise en question qu’il est neuro droitier, je crois qu’en fait, il ne l’est pas 😉
C’est une béquille. Découvrir que cette possibilité existe est profondément rassurante. Elle n’est en aucun cas, à mon sens, une fin en soi.
A la lecture du titre du billet, j’ai cru que ton cerveau était de droite.
Petite remarque technique / graphique : lorsque l’on fait un copier-coller d’un élément de ton texte (une des références bibliographiques en l’occurrence), celui-ci a la police de caractère qui blanchit, ce qui fait qu’on ne sait pas ce qu’on copie-colle vraiment.
Oui je sais pour le copie colle. J’ai été surprise et ca m’a fait marrer de le laisser :p
« surchauffée du bulbe », quelle jolie expression ! (je pense que je vais te la piquer, elle est claire, nette, objective!)
Je tombe sur ton blog et j’ai lu d’une traite ton billet. Drôle, pertinent et touchant… Surtout quand on s’y retrouve ! ; ) Merci à toi, je savais bien qu’il devait y avoir une explication logique à tout ça !
L’expression ne vient pas de moi, ce pourquoi elle était entre guillemets. Elle vient de l’association des surréficients mentaux.
Je vous retrouve les coordonnées et je mets à jour le billet rapidement 🙂
Merci beaucoup pour la précision et celle à venir ! : )
Wow…Je viens tout juste de terminer le livre de Christel Petitcolin, à l’instant même (le titre m’a accrochée tout de suite : je pense trop!). Je me suis tellement reconnue…sauf sur quelques petites choses, des détails. Je ne suis pas surdouée. C’est clair pour moi. Je pense qu’il serait préférable de parler de différence plutôt que de douance (il y a certainement des surdoués du cerveau gauche et des surdoués du cerveau droit, par contre!). Je sais maintenant que c’est mon cerveau droit qui domine en tout cas. Ça fait du bien de comprendre ça. Tellement…Je comprends maintenant pourquoi je me sens si marginale. Que j’ai tant de difficulté à composer avec la hiérarchie, la superficialité, le manque d’authenticité, que l’argent ne m’intéresse aucunement ni la compétition. Je n’écris jamais sur des blogs, mais là, il fallait que je m’exprime à quelqu’un qui vit la même chose que moi. Bien hâte de lire la suite de ton billet…Je me sens moins seule sur ma planète. Au plaisir.
Tout pareil. 8 ans plus tard, je fais chorus. Plus pour le plaisir et à cause de l‘émotion de lire tous ces témoignages (on se sent brusquement moins seule, c´est si vrai !) que dans l´espoir d´une réponse …. mais, bon, mieux vaut tard que jamais, hein ?
Je me suis marré quand tu dis que ton cerveau est en permanence encombré de mille pensées et que ce blog est un moyen d’évacuer la pression.
J’ai moi-même récemment créé le mien pour le même genre de raisons. Et il s’appelle « Put the brain down ! ».
Quant à la surrefficience… tu dis que tu ne peux certainement pas avoir un QI élevé… je comprends que tu as « essayé » quelques fois.
Si tu as « essayé quelques fois » je suppose qu’il s’agissait de tests de QI en ligne. Dans ce cas il est important de préciser que ces tests n’ont aucune valeur, aucun intérêt. Ils sont très limités dans ce qu’ils « testent », et accessoirement ne sont pas déroulés par un professionnel.
Un test sérieux, le plus courant étant le WAIS IV, contient toute une série de « subtests », allant des suites à l’arithmétique, des jeux avec des formes, des images, etc.
Que tu n’aies pas mené au bout ce type de tests ne veut rien dire.
Il est bon aussi de rappeler que les « surdoués » sont classiquement difficiles à convaincre qu’ils pourraient être surdoués. Juste envisager la question leur est souvent impossible.
Ca n’est pas illogique : on a tendance à considérer son propre niveau comme normal, pas « supérieur ».
Et j’enchaîne donc sur le point sans doute le plus important : un QI élevé n’est en rien un pass vers le succès et la réussite en société. La stat généralement indiquée pour les enfants par exemple, est que 30% ont un parcours brillant, 30% un parcours juste normal, et 30% sont en échec scolaire.
Les surdoués ont des capacités cognitives supérieures ou très supérieures à la moyenne, mais ça ne remplace pas l’apprentissage, ils ne sont pas omniscients. Et surrefficience s’accompagne d’hyperémotivité, empathie très (trop) développée, le cerveau qui ne s’arrête jamais, etc.
Je suis un peu caricatural mais je n’ai qu’un commentaire hein 🙂 A lire sur le sujet, le bouquin de Jeanne Siaud Facchin « Trop intelligent pour être heureux », et celui de Monique de Kermadec « L’adulte Surdoué : faire simple quand on est compliqué ».
Témoignage de première main : c’est pas tous les jours un cadeau 🙂
Hello 🙂
Alors lol pour ton titre de blog, j’adore !
Merci pr les refs de bouquin, c’est cool!
Pour le reste, bah, j’en sais rien.
Je continue la série de billets, j’ai pas trop eu le temps ces derniers jours.
Un grand merci à tous pour vos retours
Le livre de JSF est un peu devenu la référence mais je suis en train de lire celui de Monique de Kermadec et je le trouve bien, et sans doute plus positif. JSF est globalement plus dans une approche du négatif : ce qui fait que la surrefficience peut devenir un boulet.
Je pourrais ajouter un troisième ouvrage que je n’ai pas lu mais qui semble bien, de Cécile Bost. J’ai oublié le titre mais ça doit se trouver facilement 🙂
Alors voilà, avec beaucoup de retard le nom de l’association : la GAPPESM (groupement associatif de protection des personnes encombrées de surefficience mentale )
[…] La première partie ici […]
pour ceux qui souhaitaient suivre, j’ai écrit une suite aujourd’hui
https://www.heavencanwait.fr/2012/04/je-suis-neuro-droitiere-part-2/
Non, je ne suis comme vous! NON! Et pourtant… « Souvent, il sait, mais ne peut expliquer comment il sait. »
RHAAAAAAA! Combien de fois me suis senti désemparé face à l’obligation de m’expliquer c-o-n-c-r-è-t-e-m-en-t!
Mais parce que!
Et de passer pour un débile 🙂
[…] La première partie ici (Présentation du « concept) […]
Pour info, je viens de publier la troisième partie : la vie professionnelle et internet.
[…] La première partie ici (Présentation du « concept ») […]
Pour ma part, le livre « Trop intelligents pour être heureux » m’avait fait réaliser que « trop sensible, trop ceci, trop cela », c’était normal puisqu’il y en avait d’autres. J’étais pas la demeurée jamais d’équerre avec la grande majorité. J’étais normale, mais en différent. Depuis, j’ai accepté d’être en société le plus souvent en décalage et je sais que quand je ne le suis pas, je suis avec des autres comme moi (qui apprennent vite et font tout comme tu dis) 😉 Mère de deux enfants à mon image (les veinards!), je vis ça comme une réalité, point. Comme des prothèses ou des yeux bleus. Et, du coup, dans ma tête, c’est beaucoup plus calme.
Il est assez effrayant de constater à quel point toutes ces caractéristiques me décrivent et je remercie quelque chose, puisque je ne crois pas en Dieu, de m’avoir guidé jusqu’à vous.
Je ne peux taire ce processus qui me colle à la peau depuis tout jeune. Le « trop » tout, j’avais fini par l’associer au fait que je suis gaucher. On dit que ces derniers sont plus sensibles, plus empathiques, créatifs, chiants… et peut-être y a-t-il un rapport.
J’ai 19 ans et j’ai le sentiment de n’être jamais dans « les bons codes », je suis toujours à côté de la plaque, désespérant.
Je reviens sans cesse sur les évènements de la vie quotidienne, « et si ça s’était passé comme ça ». « Imagine » c’est le terme que j’emploie pour satisfaire mon besoin et me faire écouter des autres quand je ne puis plus contenir ce flux d’informations.
J’ai deux exemples personnels à vous proposer pour attester des mes qualités de psychopathe :
– Un jour je me suis gentiment fais bousculer à la fac par un mec tout mince. Normalement, un bon « putain regarde ou tu vas » et c’est réglé. Or, j’ai revu la scène dans ma tête sans pouvoir arrêter (et encore moins ralentir) le magnéto. Etait-ce de la provocation ? Je n’ai pas pu lire l’expression sur son visage (je me mets à quantifier la puissance d’impact reçue sur l’épaule à son passage). Si oui qu’aurais-je du faire ? Si je l’avais bousculé à mon tour, aurais-je la crédibilité suffisante pour le faire ? Comment je présente là, tout de suite ? C’est un mec tout mince. Est-ce que, considérant ce que je représente pour les autres, les autres attendaient-ils que je réplique ? Si oui, de quelle manière ? verbale ? douce ? violente ? etc etc etc.
– Deuxième exemple qui fait écho au premier : le grand briefing de la journée. C’est un peu comme ça que j’ai réagi face à cette abondance de pensées quotidienne. Globalement je me couche et là je revois chaque moment de ma journée, comment cela ce serait-il passé s’il en avait été autrement, que faire si cela arrive…
Une fois cette synthèse faite, je somme les grands penseurs de ce monde à me rejoindre dans mon éternelle réflexion sur le pourquoi suprême, le pourquoi de tout. Bref, je ne dors pas.
On s’étonne que j’aime la dubstep et le hard rock mais ils ne savent pas, à quel point ça me fait taire dans tous les sens du terme.
C’est donc avec espoir et plaisir que je me jetterai à bras ouverts dans ces deux livres que vous nous conseillez. Excusez par ailleurs ce flot ininterrompu de mots qui forment mon commentaire, je voulais faire bref mais sûrement êtes-vous la plus à même de comprendre mon dilemme 😉
Ah, les longues nuits passées à ressasser et repasser le.film en se demandant comment ça aurait été si….
Merci pour ton témoignage
Par ailleurs, je ne sais pas si.vous avez remarqué, mais jusqu´ici, moi, je n´ai remarqué aucune faute d´orthographe dans les.divers commentaires.
Pas une seule … ou c´est que je n‘avais pas les yeux en face des trous !
…serions nous tous des génies de l´orthographe intuitive, celle qu´on n´a jamais su expliquer par de fastidieuses règles de grammaire ?
Techniquement parlant, on n’est pas obligé d’aller jusqu’à la lobotomie : il y a aussi derrière tout ça une histoire de mal-fonction chimique dans le cerveau. Sans aller dans le détail opératoire, les récepteurs, chargés normalement du tri et qui ne font pas bien leur boulot (d’où la « surcharge », puisqu’on est obligé de gérer « à la main » ce qui est normalement automatique) peuvent être boostés par les benzodiazépines, genre alprazolam, xanax, et autres anxiolytiques utilisant la même molécule. C’est même une expérience intéressante et éclairante que de pouvoir ponctuellement forcer son cerveau à fonctionner comme il le fait pour tous ceux qui n’ont pas ce problème.
Sinon, pour booster exactement les même récepteurs, l’alcool fonctionne également très bien.
[…] La première partie ici (Présentation du « concept ») […]
Merci pour ce post qui m’ouvre pas mal d’horizons… J’ai toujours pensé que j’étais caractérielle mais peut-être pas au fond…
😉
Bonsoir,
Est ce une nécessité de pouvoir comprendre les calembours ou les jeux de mots pour être un neuro-droitier?
Absolument.
ok merci
Avec, un peu osé et un peu vulgaire, mais bon voilà, je ne savais pas à l’époque, et j’ai du apprendre à vivre comme çà, disons que c’est un peu tard, mais pour vous remercier d’avoir écrit ce sujet, voilà:
« Hein qu’on dit, Conçois toi-même »
Voili voilou
J’ai jamais cru que j’aurais pu faire ce genre de chose :/
Encore merci
Baiser de rideau
Hello tout le monde 🙂
Je vais poster ce commentaire sur chaque billet sur les neuros droitiers.
A titre informatif, je suis à ma deuxième séance de pba. Cela peut probablement aider certains d’entre vous :). En tout cas, moi, je me sens de plus en plus harmonieuse. (effet placebo ou pas)
Vous pouvez vous renseigner ici >> http://www.psycho-bio-acupressure.com/
Merci, ça me fait du bien de me lire dans d’autres témoignages, je me sens moins seule. 😀
Personnellement je n’aime pas le terme de sureffiscent, on m’avait parlé de pensée convergente (neuro-gauchers) et pensée divergente. Je trouve cela beaucoup plus juste personnellement 😉
Je me sens moins seule en lisant cela (notamment le rapport à l’écriture). Je me suis sentie tellement inadaptée pendant si longtemps que je me répétais que j’étais « bonne à rien mauvaise en tout » et puis j’ai découvert, par une amie, l’existence des neuro-droitiers: et là « la lumière fut! ». Première réaction: C’est fichu je serai comme ça toute ma vie…Deuxième réaction: Au moins je ne suis pas toute seule! Personnellement je n’aime pas l’appellation « surdoués », en effet je n’arrive pas à faire des tas de choses qui paraissent si évidentes pour les autres! Je me demande bien où se trouvent les dons, je les cherche tous les jours!! « Différents » ça me parait beaucoup mieux…Pour ma part les exercices de respirations m’aide à mettre mon cerveau sur « pause » pour quelques…secondes. C’est, à présent le seul remède efficace que j’ai trouvé. J’ai 25 ans et je suis un peu inquiète par la « foule d’années » qu’il me reste encore à vivre!!
Bonjour Catnatt!
Je suis totalement bouleversée et déboussolée par tous ces billets… Je ne sais plus du tout où j’en suis, et j’aurais terriblement besoin de parler à quelqu’un. Serait-il possible de parler avec vous par mail?
Bonjour,
J’ai effectué différentes recherches, comment savoir si l’on est vraiment neuro-droitier avec certitude, quels tests faut-il passer, je me retrouve dans les description mais je n’ai pas un QI exceptionnel. J’attends avec impatience les réponse de personne qui savent qu’elles sont neuro-droitières et pas » complètement bizarres »
Bonjour, je suis en ce moment en train d’étudier le cerveau et son fonctionnement je suis comme vous « sur-efficient » et j’ai toutes les caractéristiques que vous avez mentionné voir plus…
alors pour répondre à certains qu sont dans le doute Gauche ou droite sur-efficient ou pas, je pense qu’il y a des degrés, je me trompes peut-être (sur-efficient =jamais sur de lui) mais je pense qu’il y a certaines personnes normaux-pensant qui peuvent entendre et comprendre les sur-efficients, contrairement à ce que dit Béatrice Milletre et dans l’autre sens aussi, cependant je pense comme elle que si vous êtes sur-efficient, vous le savez!!!
alors 4 ref. :
* Je penses trop
* Trop intelligent pour etre heureux
* petit guide à l’usage des personnes intelligente qui ne se trouvent pas très douée
* le bonheur par spinoza
ps: je cherche moi aussi à échanger par mail ou autre, n’hésitez pas à faire signe!!!
çà fait vraiment beaucoup de bien de trouver des gens comme nous car c’est rare et je crois même que 15% c’est vite dit…
Bonjour,
j’ai appris depuis peu que j’étais neuro-droitier. Quel soulagement de pouvoir mettre des mots sur un sentiment, et de pouvoir expliquer ce décalage.
Mais comme je le disais à Catnatt, que je remercie encore pour ce partage, ce n’est que le premier jour du reste de ma vie de neuro-droitier.
Je me fais accompagner par un pro, notamment pour essayer de mieux organiser ma vie en fonction.
Je suis preneur de tout échange et partage à ce sujet, par facebook ou linkedin, par exemple.
A bientôt,
Frédéric
Bonsoir,
Tous vos témoignages me font du bien, j’avais l’impression d’être incomprise, limite un ovni.
C’est grâce à l’enseignante de mon enfant, qui m’a reçue en entretetien ce jour, que j’ai découvert que j’étais une neuro droitière.
Enfin j’ai découvert cette particularité ( cette appartenance à un groupe )
C’est elle, qui au bout de quelques minutes m’a fait remarquer certains traits de caractères des neuro droitiers ( étant elle même dans ce cas)
(Je pense que mon enfant aussi).
Je pars dans tous les sens lors de mes conversations, de mes explications.
……comme si ma parole n’était plus en adéquation avec ma pensée.
Dans ma vie quotidienne, je m’épuise moi même et peut-être épuise les autres…..je suis logorrhéique
Je suis hypersensible et beaucoup dans l’empathie, j’ai du mal à faire face aux conflits, j’ai tendance à les éviter……..parfois même à mon détriment même
De plus, je rejoins certains témoignages, par exemple
Si j’avais su, j’aurai fais comme ci ou ça , je vais lui dire ça et cela ……..comme si je pensais à l’avance tout ce que j’allais faire ou dire ( on s’épuise à longueur de journée).
En me couchant je revois comme un film ma journée défilée.
Merci pour toutes vos réactions
Cela me fais beaucoup de bien d’en parler.
Je suis aussi neuro droitière et je vis un enfer permanent ca me pourrit la vie quotidiennement, ton billet me fait plaisir car jusqu ici je me suis toujours sentie incomprise et seule. Merci merci
Bonjour, bonsoir ? Je ne sais pas lequel choisir, il est 17h44 !!!
Je suis arrivée ici par hasard et je ne sais même pas si ce site est encore ouvert ou si je « parle » dans le vide, mais qu’importe, l’important est que je « parle ».
Par où ou par quoi commencer lorsque vous avez 60 ans et qu’une ostéo vous dit : « bon ben voilà, ça ne va pas vous plaire mais vous êtes neuro-droitière. En gros vous avez une surefficience mentale. Excusez moi, je sais que je vous balance ça comme ça en pleine gueule, mais c’est comme ça. »
Comme ça ou autrement, je n’ai rien compris, je ne savais pas de quoi elle me parlait.
Je venais juste pour lui parler comme aux autres, médecins, kiné, ostéo, psychologue, psychiatre, magnétiseur etc… de mes douleurs lombaires, de mes intestins dont je ressens tous les mouvements (et c’est un calvaire) de mes ballonnements, douleurs cervicales… bref de tout ce qui déconne depuis 4 ans.
Une banale hernie discale qui a découlé sur tout un tas de petites choses qui, de dérangeantes depuis toujours, sont devenues insupportables. Certains bruits, certaines odeurs, la luminosité, le frottement des vêtements sur ma peau, tout est en permanence exacerbé et devenu insupportable.
J’étais infirmière et je ne pouvais plus faire ce travail, je n’y arrivais plus. J’avais honte, mais j’étais contente que cette hernie m’oblige à arrêter. Je n’étais pas faite pour ce job. C’est pourtant bien toi qui l’a choisi me direz-vous. C’est vrai, sauf que lorsqu’il a été question d’orientation en fin de 3èm (ça fait un fameux bail) je voulais faire « L », littéraire.
Infirmière peut-être, un bac littéraire, ça, j’en étais sure. Les profs ont dit « non » et je me suis retrouvée dans la filière BEP économique et social. Une voie de garage. J’ai passé le concours à l’école d’infirmières (à l’époque on pouvait passer un concours si on n’avait pas le bac, n’importe lequel). J’ai réussi ce putain de concours et comme j’étais trop jeune j’ai suivi une formation de sténo dactylo (je sais rien à voir !!!) pendant 2 ans en attendant de pouvoir entrer à l’école d’infirmière. J’aimais bien les signes de sténo, cette façon d’écrire que personne autour de moi ne comprenait, j’aimais cette idée d’écrire autrement et de ne pas pouvoir être lue par mes proches. De plus, par la suite, c’était vraiment plus rapide pour prendre les cours.
Je ne saurais pas dire si j’ai poursuivi mes 28 mois études parce que ça me plaisais ou pour satisfaire ma mère. Ou plutôt pour avoir le plaisir de l’entendre dire : « ma fille est infirmière ». Je ne sais pas ce que ça représentait pour elle, mais elle avait une façon de le dire qui me faisait ressentir, que pour une fois, elle était fière de moi !!!
Plusieurs fois j’ai voulu arrêter, arrêter de me faire mal au contact de la détresse, de la douleur, de la souffrance des autres. Mais j’ai continué et comme une éponge j’ai absorbé tout, tout ce qui trainait tant au plan professionnel que privé.
Je n’ai jamais su dire « non », je n’ai jamais su m’exprimer, je n’arrive pas à organiser ce que je pense et que je veux dire, avec les bons mots. J’ai peur de ne pas choisir le bon, de blesser. C’est tellement important les mots, ce sont des armes que mes parents ont si bien su utiliser l’un contre l’autre et donc contre moi. Les mots, la ponctuation, les livres, cet univers dans lequel je me suis réfugiée. Une psychiatre m’a dit que j’avais un rapport pathologique à la lecture, que j’étais bi polaire, que pour me soigner il faudrait me plonger dans le coma et me reprogrammer. J’ai rejoint ma voiture, en larmes et désespérée.
Un livre ça n’est pas qu’un objet, c’est un toucher, un visuel, un tout dont je ne peux pas me séparer. Quand je lis, je suis au cinéma, les mots sont des images et je vois, je vis l’histoire, je suis un personnage. Je ne choisis pas quel personnage je vais être, c’est lui qui s’impose à moi.
C’est ce que j’avais dit à la psy juste avant son diagnostic.
Les années ont passé et leurs lots de coups durs, comme tout le monde.
Depuis l’enfance, j’ai toujours fait ce que je pensais que les autres attendaient de moi. Et puis il y avait l’autre moi, que j’ai étouffé à force de la faire taire parce qu’elle ne collait pas à la réalité.
J’ai passé tant de temps à être jugée sans savoir me défendre, sans comprendre pourquoi je n’arrivais pas à me faire comprendre. Nous utilisions les mêmes mots en apparence, mais juste en apparence. Arrête de penser avec ton coeur, sers-toi de ta tête, t’es chiante.
57 ans à essayer de faire comme tout le monde, pour que l’on m’aime, pour que l’on m’accepte. Un jour tout s’est arrêté ; fonctionner sur un mode qui n’était pas le mien, je n’y arrivais plus.
Je ne sais pas comment fonctionne le monde, je ne le comprends pas.
Je ne sais pas pourquoi toutes les informations passent systématiquement par mon coeur. Je ne supporte plus les douleurs physiques qui sont venues s’ajouter douleurs morales.
Aujourd’hui j’essaye de sortir de cette putain d’agoraphobie qui m’a rendu prisonnière de ma vie. J’ai passé des heures à pleurer en regardant par la fenêtre et sans réussir à aller jusqu’à la boite à lettres.
Je ne sais pas arrêter de penser, j’aimerais tellement pouvoir mettre sur pause ou faire reset, être comme tout le monde. Que mes enfants ne souffrent plus de ne pas reconnaitre leur maman. Comment me reconnaitraient ils ? J’ai passé ma vie à « tricher », à essayer d’être comme tout le monde et je n’y arrive plus.
Je ne sais pas m’exprimer oralement. J’aime l’écriture. Je peux prendre mon temps, choisir le mot le plus juste pour exprimer ma pensée, recommencer et au final, tout garder pour moi parce qu’à quoi bon ?
Je n’ai aucun, aucune ami(e), je suis seule.
J’aime la musique, la peinture, la danse, l’opéra, les arbres, les tournesols,etc… j’aime tout ce qui résonne en moi, qui me fait me sentir vivante et heureuse, mais je ne sais pas le faire partager, je n’ai pas les mots. Je pleure devant ce que je trouve beau. Je pleure devant ce que je trouve laid. Je pleure quand je suis triste. Je pleure quand je suis heureuse.
Je ne sais pas si ce sont des larmes ou des vannes que je ne commande pas. Je ne peux pas les arrêter, ou si j’essaye, quelque chose reste noué dans ma gorge et me fait mal. Quand je suis seule (heureusement, souvent, je laisse couler et à un moment, ça s’arrête)
Mon corps est devenu un champ de ruines et des douleurs
J’ai refusé la morphine et autres antalgiques, les anti dépresseurs, et j’ai conservé mon 1/2 lexomil du soir que j’avale depuis 30 ans. Je l’arrêterais bien mais ça va faire 6 mois que je me suis séparée de ma meilleure ennemie (la clope), donc j’attends un peu pour larguer l’autre.
Depuis ma naissance, où les soeurs voulaient me baptiser parce que j’allais mourir, j’ai le sentiment de ne pas être dans le bon siècle.
Mes histoires d’amour ont été une catastrophe et je savais qu’elles le seraient, mais j’espérais tellement me tromper.
Ma famille m’a manipulée et j’ai mis beaucoup de temps à l’accepter. 60 ans à admettre et accepter que j’ai été victime de maltraitance psychologique.
Alors, aujourd’hui, je cherchais ce qu’était un neuro-droitier et une surefficience mentale. Je ne sais pas ce que je suis, mais j’ai néanmoins acheté le livre de Christel Petit Collin : « Je pense trop » que m’a conseillé l’ostéo, parce que je suis épuisée de penser. De penser le jour, la nuit.
Un de mes enfants est, j’en suis certaine, comme moi. En ce qui concerne les deux autres, je pense qu’ils sont plus équilibrés, à moins qu’ils ne fassent ce que j’ai fait toute ma vie, donner le change ou se convaincre qu’à force d’essayer, ils finiront par « rentrer dans le moule ».
J’espère de tout mon coeur que je me trompe, mais je sais que je ne me trompe et j’ai mal à l’idée qu’ils puissent un jour souffrir autant que je souffre aujourd’hui pour ne pas avoir su que je n’étais pas folle, juste différente.
Est-ce par hasard si depuis leur plus jeune âge, je les ai encouragé à n’écouter qu’une seule voix, la leur ? Leur petite voix intérieure, en espérant qu’elle les mènera sur la voie de leur destin, de leur vie.
Je leur disais toujours : « il n’y a pas que l’école dans la vie » ; ça les faisait sourire et j’étais tellement sincère.
Aujourd’hui je voudrais naître moi, et commencer à Vivre.
Peut-on naître en n’étant plus ou plus, à 60 ans ?
Très touchée par votre billet Marguerite.
Bonjour Marguerite,
Tu vois, le blog de Catnat continue à attirer du monde, longtemps après….
Tu n´as pas idée de la chance que celà représente de savoir pleurer, extérioriser ton trop plein d´émotions.
Moi, je n´y arrive pas, ou alors sous l´emprise de l´alcool : une vie entière passée à cacher aux autres et me cacher à moi-même la nature exacte de mes émotions, dans le seul but de pouvoir continuer à «fonctionner» (tant bien que mal) dans ce monde neuronormé : quelle dérision !
Et pourtant, j´ai pleuré en te lisant.
Alors merci
Et courage
Oh que cela fait du bien de vous lire. Nous avons un fils diagnostiqué neuro-droitier après près de 8 ans d’errance et de recherches… C’est effectivement qq1 d’épuisant pour les parents (qd ils sont neuro-gauchers), car il faut constamment être derrière lui, tenter de se mettre sur sa longueur d’ondes, accepter maintes et maintes fois que… ben… on y arrive pas! Et pourtant, c’est un enfant tellement attachant, qui essaye de faire bien, mais tout va trop vite dans sa tête, et il n’arrive pas à suivre. Après de la sophrologie et une aide via la méthode Nuyts pour le côté scolaire (eh oui! Ce qu’on ne ferait pas pour notre enfant !!!), il reste notre « atypique », mais est désormais bien dans ses baskets, ce qui pour nous est le principal! C’est un parcours du combattant et pour être à ses côtés chaque jour, je perçois certaines choses et comprends (en partie bien sûr) votre désarroi et toutes les questions que vous vous posez. Malgré votre différence, sachez que vous êtes une richesse, pour notre monde. Et comme nous l’avons dit à notre fils: si nous t’avons eu tel que tu es, c’est que nous sommes capables de t’aider et t’accompagner. Alors, main dans la main: allons-y! Bon courage à tous!
Bonjour 🙂
C’est gratifiant de lire un commentaire pareil ! Avec un état d’esprit pareil, je suis convaincue que tout ira pour le mieux.
D’ailleurs, je mets en lien un article qui m’a interpellée cette semaine. Je coche toutes les cases sauf la dernière hahaha !
https://www.neonmag.fr/hypersensibles-les-5-raisons-qui-vous-empechent-detre-heureux-en-amour-533795.html?fbclid=IwAR30PsRaMcR6HAppnqesIzZfeH_qjOxzB-dj59-uGNxPjHdr6QeBG1NxDIQ