Summer books (2012)
Juste un billet pour signaler les livres que j’ai lus cet été pendant les vacances et jusqu’à présent. Pas de critiques, pas vraiment de chroniques, juste des petits mots. J’ai dévoré cet été, ça m’a vraiment fait plaisir parce que je m’étais éloignée de la littérature. J’ai profité de ma Kindle récemment achetée. Ces liseuses sont vraiment un truc formidable ! Je ne suis pas prête d’oublier la conversation avec un type qui se situait à 3 mètres de moi à la plage et qui a fini par se lever en me disant : « c’est dingue ! De loin, on peut quasiment lire tellement l’écran est « mat ». Oui, les liseuses sont des objets formidables. J’alterne ce format et le papier. Parce que le papier, c’est charnel.
Commentaire Instagram : « Lu en une journée. Intense et tordu. J’ai adoré… ». Chronique à venir sur la rentrée littéraire de Playlist Society. Je n’en dis pas plus du coup mais Djian, auteur de ma jeunesse que j’avais lâchement abandonné refait une rentrée fracassante dans mon coeur de lectrice acharnée.
Résumé : Quelques semaines avant Noël, Michèle se réveille sur le sol de sa maison, violée. De l’agresseur, elle ne garde aucun souvenir. Pourtant, elle sent bien qu’il est là, qu’il rode toujours… Sans le savoir, elle est en train de glisser dans une spirale où les souvenirs, le sexe et la mort se court-circuitent à si vive allure, qu’elle risque à tout moment de s’y perdre.«
Je n’avais jamais lu de Jane Austen. Je sais, c’est mal… J’ai adoré aussi. Mon petit coeur de midinette a battu la chamade au gré des aventures de la famille Bennet. Merveilleusement bien écrit avec des intrigues et des rebondissements et surtout des réflexions pertinentes sur la place des femmes à cette époque. La fin est heureuse et c’était bien aussi. J’ai fermé ma kindle, le sourire aux lèvres. Un vrai régal !
Résumé : « Elizabeth est l’une des cinq filles de Mr. et Mrs. Benneth qui espèrent bien voir l’une d’entre elles gagner le coeur de leur riche voisin. C’est pourtant l’arrivée du riche et orgueilleux Darcy qui retiendra l’attention de la jeune fille. De là, commence une intrigue reposant sur deux personnages que l’orgueil et la condition sociale séparent. Quelle sera l’évolution de leur relation?..«
Commentaire Instagram : « Après avoir lu un Jane Austen et un Djian, je relis mon bouquin préféré au monde avec « Cent ans de solitude » : « Bel ami » de Maupassant. Je crois que j’ai fait aussi ce commentaire sur twitter : « Je ne me rappelais pas que ce livre parlait autant de la mort ». J’ai adoré le relire aussi : c’est bon le plaisir intact ! Et l’histoire est tellement actuelle…
Résumé : « Le roman retrace l’ascension sociale de Georges Du Roy de Cantel (ou Georges Duroy), homme ambitieux et séducteur (arriviste – opportuniste), employé au bureau des chemins de fer du Nord, parvenu au sommet de la pyramide sociale parisienne grâce à ses maîtresses et à la collusion entre la finance, la presse et la politique.«
J’ai lu un chapitre. J’ai cru que j’allais le jeter par la fenêtre. Name dropping, soi disant un instantané de la génération connectée ou un truc du genre. J’ai passé mon tour…
Résumé : Emmanuelle Pireyre poursuit ici sa réflexion sur l’époque, dans un pastiche éblouissant des discours – savants, publicitaires, sociologiques – dont elle détourne les clichés. Cet écrivain-corsaire aborde les lieux communs avec une jubilation communicative et propose une radiographie de la conscience européenne en ce début de 21e siècle.
J’ai peut-être eu tort d’enchaîner deux Jane Austen. Au début, je me suis lancée avec grand plaisir et puis, ça s’est essoufflé. Toujours très bien écrit mais comment dire : les ressorts des intrigues sont toujours un peu les mêmes. Je suis restée sur ma faim et sur l’impression suivante : t’en lis un, tu les as tous lus. Injuste ?
Résumé : « Suite au décès de leur père, Marianne et Elinor Dashwood se voient contraintes de quitter leur splendide demeure pour un train de vie plus modeste à la campagne. Austen nous invite ici à découvrir les péripéties amoureuses des deux soeurs aux aspirations amoureuses radicalement opposées... »
Rhaaaaaaaa ! Excellent ! Il y a quelques digressions de l’auteur qui m’ont prodigieusement agacées mais au final, c’est un excellent bouquin avec une histoire vraie ahurissante et de vraies questions sur la place de la fiction au sein d’un récit d’histoire. A lire absolument.
Résumé : « A Prague, en 1942, deux hommes doivent en tuer un troisième. C’est l’opération ‘Anthropoïde’ : deux parachutistes tchécoslovaques envoyés par Londres sont chargés d’assassiner Reinhard Heydrich, chef de la Gestapo, chef des services secrets nazis, planificateur de la solution finale, ‘le bourreau’, ‘la bête blonde’, ‘l’ homme le plus dangereux du IIIe Reich' ».
Des avantages de la Kindle : relire des classiques car ils sont gratuits. J’aime beaucoup Alexandre Dumas, le rythme, le style. Mais je l’avais déjà lu. Ce ne fut pas aussi jubilatoire que « Bel Ami ». Dommage…
Résumé : « Sur fond de guerres sanglantes, de Saint Barthélémy ainsi que de la lutte entre Catherine de Médicis et Henri de Navarre, la première épouse de ce dernier, Marguerite de Valois, appelée la reine Margot, entretient des intrigues amoureuses notoires et violentes… Roman historique qui reste avant tout un roman, ce livre nous fait sentir l’atmosphère de cette époque et appréhender l’histoire de notre pays !«
Mouais… Le problème de ce bouquin, à mon sens, c’est qu’il aurait pu faire 200 pages de moins. J’ai eu très vite la sensation que les choses étaient répétées et encore répétées. Reste un éclairage supplémentaire sur Marilyn, être humain qui me fascine toujours autant. Autant lire ses écrits à elle, « Fragments » qui trône en bonne place dans mon salon…
Résumé : « Trente mois durant, de janvier 1960 au 4 août 1962, ils formèrent le couple le plus improbable : la déesse du sexe d’Hollywood, Marilyn Monroe, et le psychanalyste freudien strict, Ralph Greenson. Elle lui avait donné comme mission de l’aider à jouer au cinéma, de l’aider à se lever, de l’aider à ne pas mourir. Il s’était donné comme mission de l’entourer d’amour, de famille, de sens, comme un enfant en détresse. Il voulut être sa peau, mais pour avoir été la dernière personne à l’avoir vue vivante et la première à l’avoir trouvée morte, on l’accusa d’avoir eu sa peau.«
Ha… La plupart des médias l’encensent mais est-ce vraiment un service à lui rendre puisque tout le monde l’attendra au tournant du coup ? C’est un bon bouquin. Ce n’est pas un chef d’oeuvre. Pour moi, le malentendu commence là. Après, ce n’est que mon avis, hein… L’auteur a fourni un colossal boulot de documentation, a tenté une structure intéressante mais le problème, c’est que ça n’est pas un roman. Le coup de génie, c’est le sujet. Mais ce livre reste en deux dimensions au lieu de trois : dimension informative (impressionnante), dimension chronologique (voilà quoi) mais la dimension humaine est peau de chagrin. Pas de chair, pas de larmes, pas de rires. Pas d’humanité. Si c’était le but, c’est parfaitement réussi. Pour autant, c’est pas ma came. L’erzatz de Niel est au final assez minable et/ou médiocre. Si c’était le but, c’est parfaitement réussi. Le problème, c’est que j’ai un doute…
Résumé : « La Théorie de l’information est une épopée économique française. De l’invention du Minitel à l’arrivée des terminaux mobiles, de l’apparition d’Internet au Web 2.0, du triomphe de France Télécom au démantèlement de son monopole, on assistera à l’irruption d’acteurs nouveaux, souvent incontrôlables.«
Formidablement reposant après « la théorie de l’information » ! Léger, bien écrit, drôle, enlevé. Un joli roman pas prise de tête, touchant et parfait pour se détendre.
Résumé : « Après avoir collectionné, entre autres, les piques apéritif, les badges de campagne électorale, les peintures de bateaux à quai, les pieds de lapin, les cloches en savon, les bruits à cinq heures du matin, les dictons croates, les boules de rampe d’escalier, les premières pages de roman, les étiquettes de melon, les œufs d’oiseaux, les moments avec toi, les cordes de pendu, Hector est tombé amoureux et s’est marié. Alors, il s’est mis à collectionner sa femme. »
Rhaaaaaa ! JUBILATOIRE ! Conseillé par mon boss, je suis tombée dedans. C’est tout ce que j’aime : trash et hilarant. « Courir avec des ciseaux » sera dorénavant mon mètre-étalon pour mesurer le potentiel de démence d’une situation. En deça, j’estime que tout va bien en fait… Je n’ai pas compris du tout le déluge de critiques négatives sur le net. Ces gens sont passés complètement à côté, c’est aberrant. Pire, sous prétexte que c’est une histoire vraie, Augusten n’aurait pas du en rire à ce point-là ? Les gens préfèrent le misérabilisme apparemment. Oui, c’est tout ce que j’aime : les enfances cassées dont on se relève, brisé certes, mais avec un vrai regard sur la vie, la dérision chevillée au corps. Je crois que j’avais pas ri comme ça depuis « Métaphysique des tubes » de Nothomb (si, si !). Qui m’aime, le lise !
Résumé : « Augusten a toujours su qu’il était différent. Mais différent de qui, de quoi ? de l’Amérique des années 70 ? De sa mère, complètement psychotique, qui se fait tripoter par la femme du pasteur en déclamant des poèmes ? De son père, alcoolique, qui testerait bien le couteau à pain sur la gorge de sa femme ? De son psy et tuteur légal, encore plus déjanté, qui lit l’avenir dans ses étrons, une bible à la main ? augusten verra bien. en attendant, il vit, tout simplement.«
Je me demande si c’est Lucile sur la couverture du livre… Toujours le thème des enfances brisées dont on revient comme on peut. Il me reste quelques pages à lire encore. Beaucoup de choses ont été écrites sur ce roman d’une enfance vraie. Trois choses : la première, j’attends le livre sur la « violence » du père, le père de Delphine. Ensuite le rapport aux dents. Je sais que ça peut sembler absurde mais ça m’a marquée. Lucile laisse volontairement ses dents pourrir. L’auteur en parle à plusieurs reprises. Par contre, Lucile fait passer des mercredis entiers à ses deux filles chez le dentiste. Sa soeur et sa mère ont des méthodes assez étranges et précises à propos de leur brosse à dents. J’ai fini par me dire que les dents, c’est la mort. On dit que les humains ont un rapport particulier avec leurs dents car ce sont les seuls os apparents de leur corps, petit détail visible de la chronique annoncée de nos propres morts… Lucile se laisse pourrir les dents, Lucile se laisse mourir. Elle inscrit ses filles dans une réparation par rapport à la vie. Sa soeur et sa mère entretiennent maniaquement leur rapport à la vie. Enfin, je crois. La troisième, c’est ce bonheur de trouver dans un livre quelque chose que l’on ressent confusément et qui est là, sous nos yeux, limpide : « J’ai pensé qu’être adulte ne prémunissait pas de la peine vers laquelle j’avançais, que ce n’était pas plus facile qu’avant, quand nous étions enfants, qu’on avait beau grandir et faire son chemin et construire sa vie et sa propre famille, il n’y avait rien à faire, on venait de là, cette femme : sa douleur ne nous serait jamais étrangère« . Je le ressens tellement par rapport à ma mère. Et puis aussi cette phrase de Lucile : « Je préfère mourir vivante« . Je comprends ce qu’elle dit et ce qu’elle ressent.
Résumé : « Ma famille incarne ce que la joie a de plus bruyant, de plus spectaculaire, l’écho inlassable des morts, et le retentissement du désastre. Aujourd’ hui je sais aussi qu’elle illustre, comme tant d’autres familles, le pouvoir de destruction du Verbe, et celui du silence. Le livre, peut-être, ne serait rien d’autre que ça, le récit de cette quête, contiendrait en lui-même sa propre genèse, ses errances narratives, ses tentatives inachevées. Mais il serait cet élan, de moi vers elle, hésitant et inabouti. »
Voilà. J’espère être repartie dans une période d’intenses lectures. Auquel cas, je vous en ferai part sous cette forme-là. J’espère aussi que cela vous aura donné envie d’en lire quelques-uns.
Ah j’aime ce partage, merci 🙂
Je vois qu’en littérature on aime des choses similaires, Bel-Ami par ex.
J’avais adoré au temps de ma jeunesse Bel-Ami qui est vraiment et tjrs actuel. Un roman à clé en son temps.
Thx.
Je vais reprendre Proust que je consomme à dose homéopathique tant le style est complexe.
Je vais probablement aussi me lancer dans Dostoïevski; j’ai des envies de Russie.
Beau programme.
Je ne connais pas Proust. La faute d’un prof de littérature qui criait à l’imposture à propos de Proust et m’en a dissuadé longtemps. Il disait que c’était une pure invention de l’université française…
Je te suivrais bien sur Dostoïevski. Une amie très russophile me recommande depuis longtemps L’Idiot et son Prince Michkine lacune que je vais pouvoir combler maintenant qu’on est plus en campagne.
Là je voyage depuis un moment avec Ora’leh la femme fuyant l’annonce de Grossman, qui est très bien.
Ah cool, un truc que je connais, des bouquins! 🙂
Le Djian me fait de l’oeil en cette rentrée, je pense m’y mettre sous peu.
Concernant « Rien ne s’oppose à la nuit », c’est effectivement Lucile sur la couv (j’étais tombée sur une interview de Delphine de Vigan qui l’expliquait). Il m’a pas mal hanté ce bouquin, même après l’avoir terminé…
J’aime beaucoup le format de cet article, j’espère qu’il y en aura d’autres 😉
Je viens de finir « Rien ne s’oppose à la nuit ». A l’instant.
Je sens que je vais le porter en moi aussi pendant quelques temps. Ca fait écho… Les douleurs des mères que l’on porte en soi.
Merci pr le compliment, c’était très plaisant à faire en tout cas.
Manifestement il va donc falloir que je me mette à (l’autre) Burroughs ^^
J’ai comme qui dirait l’envie de jubiler.
Le livre sur Lucile me fout par contre une trouille monstre, je crains donc de passer allègrement mon tour.
Quoiqu’il en soit tes grands écarts littéraires m’épatent tant je me contente actuellement de tournicoter dans les bibliothèques cinématographiques (avec un grand bonheur toutefois)
On n’a pas du tout les mêmes goûts littéraires ! En dehors des classiques et du Djian, je n’en connais aucun et malgré tes belles descriptions, aucun ne me tente réellement. Il faut dire que j’ai un sérieux problème avec la littérature française actuelle, à quelques exceptions près. Mais ça, c’est un autre débat 😉
Alors ça je comprendrais jamais. « J’ai un problème avec la littérature française actuelle ».
Je comprends même pas vu les romans aux styles, aux histoires très différentes qui peuvent sortir. Je trouve ça super réducteur.
C’est comme si je disais « j’aime pas la littérature américaine actuelle ». Ce serait nier la diversité de ce qui peut être publié 🙂
C’est fou !
Parce que justement elle n’est pas aussi riche que ça. C’est une illusion d’optique savamment orchestrée par le marketing, le terme même de « rentrée littéraire », etc.
Et il y a une véritable régression de la langue française en règle générale. Je fais mon Pierre Jourde et mon Eric Naulleau, mais les pépites sont généralement chez les petits éditeurs et pas chez les gros.
J’ai tellement ri en lisant « la littérature sans estomac » de Pierre Jourde 🙂
Mais pour moi ça s’apparente à un snobisme quand même. Condamner un pays tout entier c’est quand même une forme de raccourci
Je ne condamne pas un pays en entier puisque je dis que la littérature intéressante est chez les petits éditeurs et je rajouterai chez certains directeurs littéraires.
Après traite-moi de snob si tu veux, mais je pense avoir un tout petit peu raison 😉
Je faisais référence à « je n’en connais aucun et malgré tes belles descriptions, aucun ne me tente réellement. Il faut dire que j’ai un sérieux problème avec la littérature française actuelle, à quelques exceptions près »
Pour moi il y a une forme de snobisme ou si tu préfères d’à priori négatif 🙂
Je suis une patriote :p En chansons, en littérature et en cinéma
Ah je n’avais pas remarqué, c’est drôle, tu dis « une » Kindle? Pour une liseuses, je suppute? 🙂
J’ai tellement le réflexe du « produit » que je n’avais jamais imaginé que mon Kindle puisse être bi-genré \o/
Ben oui c’est une fille. Ca peut être qu’une fille ^^
M’enfin !
Je me jette sur le dernier Toni Morrison ce soir…
Merci pour cette revue littéraire, ça me confirme dans certaines de mes envies.