Je suis une femme et je ne veux pas tout. Pnuuuut !! Mauvaise réponse.
Le titre est évidemment une déconnade mais pas tant que ça, en fait.
Je reprends le fil de mes pensées – Je pense à haute voix ici ou plutôt à clavier haut – sur mon parcours amoureux. Célibataire depuis 2 ans et 5 mois, très exactement, l’étau se resserre autour de moi. J’ai décortiqué mon comportement amoureux dans un billet sur les neuro-droitiers (voir ici). J’ai présenté ma façon idéale et totalement irréaliste d’aborder un mec ici. Le bonheur de cette période là.
Jusque là, tout se passait bien. Je vais bien. Je vais désespérément bien malgré mon célibat. La présence d’un homme-à-mes-côtés-me-prodiguant-affection-attention-tendresse-sexe-écoute-dans-un-respect-mutuel-gnagnagna ne me manque désespérément pas. Mais la fameuse question revient à chaque fois : « Alors, les mecs ? » (oui, je suis désespérément hétérosexuelle aussi). Réponse « Ben rien » avec un grand sourire.
Je savais que mon célibat passerait comme une lettre à la poste pendant quelques temps : mon entourage savait que j’étais à ramasser à la petite cuillère après ma dernière relation amoureuse – quatre ans d’amour bien sûr mais quatre ans de combat – qui avait succédé à quatre années de mariage tout aussi épuisantes. L’amour, c’est un truc sportif chez moi, voyez. C’est pas les Bahamas, c’est Beyrouth. Mais bref, on comprenait que j’avais besoin de récupérer et surtout de me consacrer à moi car j’étais jusque-là un genre de Tarzan de l’amour, de liane en liane, d’amoureux en amoureux (d’aventures en aventures, de port en port aussi, ne me remerciez pas, c’est cadeau pour la journée ; Serge, si tu m’entends !).
Mais voilà. Le temps PASSAIT.
Alors, c’est pas tant que mon entourage me foutait une pression monstre mise à part le syndrome Brunot Donnet, « une petite question me taraude ». Non, c’est moi toute seule : est-ce que j’étais en train de me planquer ? Est-ce que malgré tous mes discours très au point, je n’avais pas choisi la désertion ? Je ne suis pas du genre à me reposer sur mes lauriers, je me guette et je veux bien tout ce que je veux mais je ne veux pas me mentir. Je veux savoir ce qui se passe exactement. Alors, Nat ? Tu te planques ou bien ?
Quand j’ai commencé à poser la question autour de moi, sachant que je suis aujourd’hui suffisamment bien entourée pour savoir qu’on ne me loupera pas si besoin, la réponse fut désespérante elle aussi : « Ben non, tu vas très bien, tu n’es pas agressive vis-à-vis des mecs, tu les aimes, tu rencontres du monde, t’es pas terrée chez toi ».
Ah.
Et merde ?
Et puis, il y a eu cette conversation avec cette fille pas encore une amie, presque une pote avec qui je discutais de tout ça. Elle m’a regardé et m’a dit : « D’après ce que tu me racontes, ton rapport aux hommes, ton rapport à la maternité, peut-être que tu veux juste terminer le cycle concernant tes enfants ». J’ai été très troublée par son point de vue. Je l’ai peut-être déjà dit quelque part ici, je ne sais plus, mais je l’ai dit droit dans les yeux d’une caméra lors du documentaire : j’ai fait des enfants avec quelqu’un que je savais incapable d’assumer. C’était inconscient chez moi mais si je suis honnête, il y avait des clignotants rouges et pourtant je l’ai fait. Ma conclusion est la suivante : il est probable que j’avais une volonté de toute puissance vis-à-vis de mes enfants. J’avais complètement sous-estimé le prix à payer mais je refuse de me raconter des histoires. Si j’enlève la couche de l’amour, il ne reste qu’une jeune femme qui a choisi un étalon pour avoir ses enfants en sachant pertinemment qu’il démissionnerait. (Ca n’excuse pas pour autant mon ex-mari, soyons très clairs). Et si je voulais qu’il démissionne, c’est bien pour être seule aux commandes, il ne peut pas y avoir d’autres explications possibles.
J’ai eu des aventures après le père de mes enfants et puis une relation dite « sérieuse » qui m’a pris une énergie dingue. Et si j’avais fini par me dire inconsciemment : je ne veux pas tout ?
Vous savez, de nos jours, c’est le grand truc, ça : « les femmes veulent tout, une vie amoureuse, des enfants, des amis, un job, des loisirs, être une mère et être une femme, elles veulent tout, elles veulent tout concilier ». Et si j’avais arrêté de suivre le mouvement tout simplement ? Je ne veux pas dire par là que je refuse de rencontrer un homme, je veux dire que je ne suis pas encore disponible. Que je ne me rends pas disponible. Arrêter de courir, chevaucher une tortue comme la photo ?
Si j’avais simplement arrêté de courir ?
Quand j’ai rapporté cette conversation à une autre amie, elle a rebondi : « Ca tient la route cette histoire de terminer ce cycle avec tes enfants. Rappelle-toi en plus à quel point tu as mal vécu le fait qu’on te dise que tu étais une mauvaise mère ? ». C’est vrai. L’ex de mon précédent mec n’avait rien trouvé de mieux que de taper là-dessus pour me faire mal. C’était parfaitement réussi. Cette réflexion conjuguée au fait que, c’est vrai, j’ai partiellement démissionné de mon rôle de mère pendant quelques mois – séparation de mon ex-mari puis circonstances que je ne détaillerai pas mais si ça vous passionne, il faut lire les billets sur mes enfants ici et là – m’ont ravagé le coeur.
Depuis que je suis célibataire, la vie est douce. Je me consacre à mes enfants et à moi. Mes enfants qui ont été beaucoup secoués pendant leur prime enfance ne savent plus ce que c’est que de vivre dans le conflit, les cris, les engueulades, le stress. Mieux, leur mère ne court plus. Alors j’ai conscience qu’être avec un mec ne suppose pas que ça soit un marathon hurlant (et là me vient une image saugrenue de moi poussant des cris stridents, en short, dossard n°1645 et en sueur, en train de courir après un mec ; j’en parlerai un jour à un psychiatre) . Mais il n’empêche. C’est courir dans ma situation de mère célibataire. Je ne veux plus. Pour l’instant. En plus, j’ai réussi, et j’en prends pleinement conscience en l’écrivant surtout après avoir lu le bouquin de Delphine de Vigan, j’ai réussi à casser une chaîne transgénérationnelle et à faire vivre mes enfants dans la joie, l’amour et le calme.(Bon probablement au profit d’autres névroses, je ne me fais pas d’illusions non plus ^^)
Oui, voilà. Je fais partie de ces femmes qui ne veulent pas tout. J’imagine que ce n’est pas une bonne réponse actuellement. Nous, les femmes de notre génération, sommes priées de faire la démonstration jour après jour que c’est possible. Et ça l’est. Parfois… Sauf que nous ne sommes pas toutes obligées de suivre. Je suis descendue du train.
Je ne sais pas si tout ça est vrai ou faux. Je ne sais pas si cette chose que je distingue mal, mon rapport à la maternité, me guide plus que je ne l’avais soupçonné. Peu importe, le fait est que ces réflexions sont intéressantes pour moi et qu’y réfléchir bouge fatalement le curseur. Peut-être même que l’avoir envisagé et compris clôture de fait le cycle. Et aussi con que cela puisse paraître, cela me délivre aussi de la culpabilité de ne pas chercher à tout prix à me caser. (Si, si je vous assure, au bout d’un moment en allant bien seule, on finit par se sentir coupable).
Je suis une femme et je ne veux pas tout. C’est peut-être une mauvaise réponse mais ça fait un bien fou de le dire à voix haute…
Moi, c’est SEPT ans de celibat absolu. Suis ni moche, ni idiote, juste un peu (trop) vieille. Mes enfants, adolescents, quitteront bientot le nid.
Il est possible que certains hommes se soient construits du même bois, avec bien entendu tout l’aspect maternel très différent. Le paternel n’étant pas égal au maternel, il n’y a pas de parité à ce sujet (vaste sujet). Je lis tes mots avec l’impression qu’entre moments « + » et moments « – » de la vie, la moyenne parait actuellement positive.
Serait-ce la force de l’habitude d’accepter cette sorte de célibat? La société pousse vers l’image parfaite du couple et de la famille, d’où le sentiment de culpabilité.
Bref, je nous (humains relativement normalement constitués) considère globalement comme un récipient que les années remplissent en comblant les besoins.
Peut-être de ton côté, certains besoins se sont assagis, pour laisser place à d’autres épanouissements.
Ou alors, l’âge permet plus facilement l’aspect philosophe de la situation (je n’ai pas dit que tu étais âgée, ah ça non :-))
Mais c’est génial comme analyse, dis donc. Tout simplement. Et ça me parle totalement. Et si on ne voulait pas tout ? Mais oui ! On a aussi le droit de ne pas tout vouloir.
Mince, je trouve ça reposant, du coup. Car moi, je suis avec un homme qui est avant tout un père, et j’ai un peu honte parce que ça n’est pas, disons, Signoret et Montand tous les jours. Je me dis que ça manque de drame, de passion, tout ça. Mais diable, c’est mon choix. (jusqu’à ce que les enfants grandissent)
merci de ce billet !
Au saut à la perche, tout ne dépend pas de la nature et de la qualité de la perche sur laquelle on s’appuie,sur laquelle on compte. C’est aussi question de hauteur de barre que l’on s’est fixée en fonction de l’estime de champion(ne) que l’on se porte dans l’hyperconcentration sur soi à la recherche de l’exploit personnel.
J’avais déjà réagi à un post plus ou moins sur le même sujet : ne pas être prête pour une nouvelle relation, attendre.
Mon fils vient de passer le bac et part à Lyon pour continuer, il n’a pas encore 17 ans. Au-delà de la légitime inquiétude de mère, j’ai réalisé que je sortais de 17 ans d’apnée, passés à faire passer des priorités d’éducation (j’ai divorcé quand il avait 2 ans, son père qu’il voit régulièrement me vouvoie, ne me parle jamais, ne prend rien en charge ou quand il le fait, c’est dans mon dos et contre mon avis, bref, pourquoi on choisit des pères comme ça c’est un autre sujet). Donc 17 ans d’apnée, plus en même temps quelques années très difficiles avec ma mère. J’ai eu une relation longue non cohabitante avec un garçon plus jeune que moi qui m’a plaquée il y a 2 ans pour avoir des enfants (il n’en a toujours pas, mais il fait avec la suivante ce qu’il ne faisait pas avec moi : voir ses copains, partir en vacances et j’ai donc réalisé qu’il avait honte de notre différence d’âge… Là aussi il y aurait à dire).
Mon fils part. Suis-je capable de reprendre une vie de couple? Suis-je même capable de tomber amoureuse? Je n’en suis pas sûre du tout. Je fais des cauchemars la nuit, j’ai essayé les sites de rencontres mais je ne plais qu’aux petits jeunes qui cherchent des relations sans engagement (c’est bien agréable aussi, je le reconnais). Voilà. Après l’apnée, reste à trouver comment respirer de nouveau l’air de la liberté quand on n’est plus jeune et pas si en forme que ça après tous ces coups sur la tête.
Ce n’est pas très positif, désolée… 😉
Oui Colette, je dois bien avouer que quand j’ai lu votre commentaire, je me suis sentie légèrement plombée et pour être tout à fait honnête un chouia paniquée :p
Je sais pas quoi vous dire mise à part ce que je peux tirer de votre commentaire. La relation avec votre fils a l’air fluide, par contre les relations avec les autres (ex, mère, ex petit ami) ont l’air compliquée, pas fluides du tout.
Les cauchemars carrément. Ce que j’aurais tendance à penser (mais avec toutes les précautions que je peux prendre, ignorante de votre vie) c’est qu’il faut peut-être pas songer à remplir le vide laissé par votre fils à tout prix par quelqu’un. Je regarde votre commentaire et la façon dt il est construit (pas de jugement de ma part hein, je suis bienveillante) mais en
1/ le départ du fils
2/la relation compliquée avec le père
3/relation compliquée avec votre mère
4/relation douloureuse avec un ex petit ami
5/cauchemars et questionnements
Vous vous situez en permanence dans une relation à l’autre. Et vous toute seule ? 🙂 C’est peut-être ça qu’il faut réapprivoiser plutôt que la liberté.
Si mon commentaire ne correspond pas à ce que vous attendiez, suis vraiment désolée, il est 7h du mat, je ne suis pas très réveillée et je suis un peu désemparée par rapport à votre commentaire 🙂
Les relations avec les mères sont souvent compliquées, mais pour l’époque à laquelle je faisais allusion, ça a touché le vieillissement (les chutes constantes, le refus d’admettre la vieillesse, enfin tout ce qu’on connait à un moment ou à un autre quand on a des parents qui vieillissent et qui fait qu’on passe un temps incroyable, sans grande sérénité, à régler des situations d’urgence).
Pour le reste, c’est une bonne analyse!
Merci… 😉
Parce qu’en fait, c’est ça : où suis-je aujourd’hui?
Il faut reconnaitre que le rôle de mère, si on le prend au sérieux, nous place toujours face à un autre : les enfants, le père, les enseignants, ses propres parents, le juge éventuellement, les médecins, et tous les gens qui vous font part de leur sentiment sur la manière dont vous faites les choses, etc.
Je ne cherchais pas de réconfort (donc pas d’angoisse), je faisais part de mon expérience. Et je rebondissais en plus (trop) détaillé sur le commentaire de Flam, un peu morose aussi.
[…] Pourquoi un homme marié ? J’en ai discuté avec une amie récemment, peut-être suite à son billet, peut-être pas, je ne sais plus. Je n’ai pas de réponse exacte, mais je crois que le fait […]
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