Tendre la main à Solange
Solange s’est excusée. On a incontestablement avancé. Effectivement on aurait pu faire autrement qu’en public, mais à ce jour je n’ai toujours pas eu de réponse à mon message privé. C’est la première chose que j’ai faite, tenter de régler la situation en privé.
Je ne vais pas commenter la vidéo, sa forme, le ton, non ce qui m’intéresse c’est ce qu’elle dit. Elle prend soin d’expliquer la genèse du projet et elle reconnait qu’elle s’est mal organisée. C’est ballot parce qu’elle a quand même fait une vidéo sur son système organisationnel et son bullet journal. Je l’avais regardé attentivement tellement je suis moi-même une maniaque de l’organisation.
Donc elle est mal organisée. Mais elle a été suffisamment organisée pour envoyer un mail cet été à l’une d’entre nous pour lui demander son autorisation de diffusion sur le bouquin. Mais pas suffisamment pour rajouter nos adresses mails dans ce mail.
Quand elle dit qu’elle avait notre accord, c’est pas tout à fait vrai. Il y a un an et demi, peut-être plus, peut-être moins, cette même personne avait envoyé un mail pour faire retirer son témoignage. Et Solange ne l’avait pas fait. Donc techniquement elle n’avait pas l’accord de tout le monde.
Pour la protection de notre anonymat basée sur l’affirmation que tout avait été supprimé du mouv, il a fallu quand même que nous fassions le ménage nous-mêmes depuis deux jours. Tout était « retrouvable » en trois clics.
Ces trois points étant posés, j’accepte ses excuses.
Le plus important de cette vidéo, c’est qu’elle a, je cite, « constaté notre douleur ». Là je suis touchée. C’était pas à évident à louper non plus, entre Rue 89, le Nouvel Obs, l’Express, Libé, Mashable FR et Télé loisir…
Mais bref, tu as « constaté notre douleur ». Constater c’est reconnaître, c’est bien. Donc tu reconnais par là-même que tu nous as placées dans une situation de souffrance. Et à voir ta mine contrite, je crois volontiers que ça te tient à coeur.
J’ai une solution très simple pour résoudre cet aspect problématique et réparer ta maladresse. Je te propose de nous envoyer un mail de demande d’autorisation en bonne et due forme. Cette fois-ci on fait les choses ensemble et proprement. Certaines te diront oui, peut-être d’autres non. Mais au moins tu seras cette fois-ci organisée et respectueuse de notre consentement. En effet ce point reste le plus essentiel puisqu’il est l’un des fils rouges de ton livre qui je le rappelle est considéré comme important car il libère la parole des femmes, la parole de femmes libres, « un manifeste contre la victimisation des femmes ». L’absence de consentement était ce qui a motivé nos réactions. Et s’il y a un retirage de ton livre, tu n’y mettras que les témoignages consentis.
Ça je pense sincèrement que c’est un bon deal pour les deux parties.
Normalement il n’y a aucune raison après cet accord que ça déborde en public à nouveau. En tout cas pour moi, c’est une affaire classée dans ces conditions. Je n’aurais plus rien à dire sur le sujet ( et non, je ne réclamerai toujours pas de droits d’auteur à titre personnel, ça n’a jamais été la question).
J’attends ton mail.
MAJ du 30 /03/17
Renée Greusard de Rue 89 a finalement été la seule à se poser les bonnes questions de fond :
« Elle parle du féminisme aujourd’hui. Jusqu’où va la notion de consentement d’une femme ? Jusqu’où prend-on en compte ce que disent les femmes et ce qu’elles ressentent ?
Cette histoire parle aussi de journalisme, d’art et de témoignage.
Qu’est-ce que ça veut dire « récolter un témoignage » ? De quoi, nous journalistes, sommes nous tributaires quand on nous fait ce cadeau ? Et est-ce que ça nous appartient à jamais ?
(…)
Mais qu’était Solange en récoltant les mots de ces femmes sur leur vie ? Une artiste ? Une documentariste ? Une journaliste ? Une comédienne ? »
À lire ici : « Et Solange s’excusa. À sa manière bizarre »
Cette « affaire », c’est le genre de choses qui arrivent quand des personnes, comme Solange/Ina, sont trop dans l’intellect, elles se retrouvent déconnectées des valeurs humaines élémentaires.
Cela m’a toujours « fasciné » de constater cela, c’est tellement triste à voir et à vivre.
Et non être artiste, ou autres, ne justifie pas tout, et encore moins ce type de comportement abusif.
Bon courage à toutes et osez dire les choses et vous faire respecter.
Je crois aussi que ce genre de choses arrivent quand les gens comme Ina Mihalache sont tellement dans le cérébral.
On est si loin de l’esprit de Sophie Calle ou Miranda July dont Ina Mihalache dit s’inspirer. Deux artistes qui, soit dit en passant, parlent en leur nom.
Sophie Calle et son éditeur on fait faire un tirage luxueux, papier spécial, numéroté, signé de son livre « prenez soin de vous » pour les femmes qui ont participé au projet.
Je retiendrais que l’impolie Ina Mihalache n’a même pas envoyé un livre aux personnes qui se sont confiées à elle.
Cette histoire m’a rappelé (de loin) celle qui était arrivée à l’actrice Marianne Dénicourt avec le réalisateur Desplechin qui avait utilisé sans son consentement son histoire familiale. De sa colère elle avait fait un livre (pas lu) : « mauvais génie ».
Je trouve beau et fort la main tendue de Catnatt aux excuses bien tardives.
Je trouve beau comment tout ça a débordé partout et dans tous les sens parce que de toute façon, se parler vraiment, c’est toujours compliqué, difficile, usant.
Alors bon repos et bonne continuation !
Bonjour Catnatt,
Tu vois (permets-moi de te tutoyer), finalement tu as fini par obtenir des excuses et un début d’explication.
Ne penses-tu pas qu’au lieu de fustiger Solange sur la place publique, qu’au lieu de lancer une polémique sur les réseaux sociaux, il aurait simplement fallu commencer par là : tenter d’obtenir des explications et éventuellement des excuses EN PRIVÉ ?
Je comprend parfaitement la colère qui a pu t’animer toi et les autres femmes qui se retrouvent malgré elles dans le livre, elle est légitime. Mais quel était l’intérêt de mettre ça sur la place publique ? A mon avis aucun, sauf si on veut enrayer l’avancée du combat sur la place des femmes auquel ce livre contribue.
On peut ne pas être d’accord avec Solange, mais les livres qui tentent de déculpabiliser, décomplexer, libérer les femmes sont beaucoup trop peu nombreux pour qu’on n’y réfléchisse pas à deux fois avant de leur faire une mauvaise pub.
Qu’on s’entende bien, ça n’est pas plus malin de publier un livre sans en prévenir les personnes qui y témoigne, mais fallait-il régler ça sur la place publique ? Personnellement je ne pense pas et c’est tout ce que je te reprocherais.
Cordialement.
@Jeremy
» Mais quel était l’intérêt de mettre ça sur la place publique ? A mon avis aucun, sauf si on veut enrayer l’avancée du combat sur la place des femmes auquel ce livre contribue. »
Mes histoires personnelles ne sont pas à la disposition de la grande cause, okay ? Par ailleurs, c’est pas faute d’avoir essayé de communiquer par message privé.
« On peut ne pas être d’accord avec Solange, mais les livres qui tentent de déculpabiliser, décomplexer, libérer les femmes sont beaucoup trop peu nombreux pour qu’on n’y réfléchisse pas à deux fois avant de leur faire une mauvaise pub. »
JE NE SUIS PAS À LA DISPOSITION DE LA CAUSE DU FÉMINISME. Le féminisme c’est aussi respecter le consentement des femmes et je ne suis pas consentante.
J’adore ton commentaire parce qu’en l’espèce ça dit « je comprends mais fais pas trop chier non plus parce qu’il y a des causes qui te dépassent ». Et c’est un homme qui me dit ça à propos du féminisme. J’adore !
Euh, premier paragraphe ?
Bonjour Maxime
Mea culpa sur ce coup-là, j’ai modifié l’intro après le commentaire de Jeremy. Apparemment, c’était pas assez clair après l’avoir expliqué en long, en large et en travers dans le premier billet et sur les réseaux sociaux #fatigue
Merci pour ton commentaire 😉
@ Jeremy
Donc si je te suis bien, dans l’intérêt général du féminisme on peut bien sacrifier quelques femmes en ne respectant pas leurs droits, mais pour faire avancer la « cause ». C’est ça ?
D’autre part, tu te demande pourquoi amener le débat dans l’espace public. D’abord c’est Ina qui, en publiant les témoignages, leur donne une nouvelle visibilité (nouvelle par rapport à la diffusion radio) dans l’espace public via son livre. D’autre part, le mouvement de contestation intéresse une partie du lectorat. Hé oui, le citoyen lambda aime parfois être informé sur le produit qu’il consomme (ici le livre), merci d’ailleurs à ceux qui se donnent cette peine.
OK.
Merci @Catnatt et @Stéphanie v pour vos réponses. J’entends et comprends vos arguments. C’est vrai que si Ina n’avait pas fait l’erreur d’oublier de prévenir avant de publier, on n’en serait pas là ! C’est bien dommage du coup, parce que je pense en effet que son livre va dans le bon sens… si on fait abstraction de la méthode déplorable.
« J’adore ton commentaire parce qu’en l’espèce ça dit « je comprends mais fais pas trop chier non plus parce qu’il y a des causes qui te dépassent ».
Content que mon message t’ais plu 😉 C’est vrai qu’à la relecture ça peut s’interpréter comme ça, mais ce n’était pas mon intention. Bien entendu @Stéphanie v. qu’on ne peut pas sacrifier quelques femmes pour faire avancer « la cause ». Je trouve juste déplorable qu’on en arrive là. D’où ma remarque sur le fait que ça aurait pu être géré en privé puisque finalement @Catnatt, tu sembles satisfaite de la réponse de Solange/Ina. Je me disais juste qu’en insistant un peu en privé, tu aurais peut-être pu obtenir la même réponse et ne pas avoir besoin de lancer toute cette polémique. Peut-être aussi que sans cette polémique, Ina n’aurait pas réagi.
Mais j’avais bien lu dans ton précédent billet que tu avais tenté de communiquer en privé avant (je n’ai pas lu tout le reste sur les réseaux sociaux par contre, pardon). Sauf qu’en te lisant, j’avais le sentiment que tu n’avais pas trop cherché à creuser la discussion pour comprendre et que tu t’étais assez vite précipitée pour publier un billet sur ton blog, comme pour créer et profiter du buzz. Je sais c’est délicat de te faire ce reproche quand Ina profite de son coté de ton témoignage pour faire son buzz, mais c’est un ressenti, qui ne reflète peut-être pas la réalité, mais un ressenti partagé par quelques autres personnes il me semble.
« Et c’est un homme qui me dit ça à propos du féminisme. J’adore ! »
En fait, ça veut dire quoi ? La cause féministe est réservée aux femmes ? Je croyais que le féminisme (qui porte mal son nom du coup), c’était un combat pour l’égalité entre les femmes et les hommes. J’ai mes défauts, surement que je vois le monde par le prisme d’une société patriarcale et qu’il peut m’arriver de faire des erreurs d’interprétation. Mais tant qu’on opposera les hommes et les femmes on n’arrivera jamais à cette égalité à mon avis. Mais peut-être que je me trompe ?
Pour finir, il y’a une question que je voulais te poser. J’incite, c’est une question, pas une critique déguisée. Ok sur le principe de prévenir avant de publier, OK sur la question des droits d’auteurs quand tes propos se retrouvent dans un livre. Mais au-delà de tout ça, à la radio, on entendait ta voix, ceux qui te connaissent pouvait éventuellement te reconnaitre, l’exposition de ton intimité au grand public, surtout sur une chaine comme Moov’ était plus importante que celle du livre. D’autant que dans un livre, c’est quasi strictement impossible de savoir que c’est toi qui parle. Alors pourquoi c’est plus gênant, violant, d’être publié par écrit qu’à la radio ?
Merci pour tes réponses,
cordialement,
Jérémy
Jérémy,
je ne rebondirai que sur cette petite chose, puisque vous avez vous-même rebondit sur l’agacement de Catnatt : oui le féminisme est réservé aux « femmes » (en fait, plus exactement aux personnes étant oppressées par le patriarcat, qui sont donc les femmes et les personnes transgenre). Il ne s’agit pas de mettre en opposition les hommes et les femmes, ce serait trop binaire et trop facile. Il s’agit simplement de dire que le féminisme, c’est la lutte des concerné.e.s, et que les hommes ne sont pas oppressés par le système sexiste, que les hommes ne sont donc pas concernés et QUE DONC, le féminisme ne peut pas être la lutte des hommes 😉
Et que donc, c’est fatiguant et usant de sans cesse, se voir expliquer comment nous, les personnes concernées, nous devrions envisager NOTRE combat, comment nous devrions NOUS exprimer, comment nous devrions nous concentrer sur « les choses essentielles », et j’en passe et des meilleures, par… des hommes !
Oui, entre concerné.e.s, nous pouvons ne pas être d’accord sur la marche à suivre. Non, messieurs, nous n’avons pas besoin de votre avis sur notre lutte. Oui, vous seriez bien aimables de nous lâcher la grappe. MAIS OUI, messieurs, si vous en avez envie, si vous vous sentez l’âme d’un féministe, rejoignez-nous ! Nous vous appellerons nos ALLIÉS, et OUI, nous avons besoin d’alliés ! Il y a dans google, plein de beaux textes qui vous expliquent comment faire pour être le meilleur allié possible. Et cela inclus, entre autre, de ne pas nous donner votre honorable opinion sur la manière dont nous devons lutter.
A bon entendeur 😉
Jérémy,
j’imagine que tu as très envie d’avoir la réponse de Catnatt, mais la soutenir, ça peut aussi passer par lui épargner des questions dont les réponses sont dans le web, par exemple. Si jamais elle n’est pas d’accord, elle saura nous le dire, mais en attendant, elle a peut-être autre chose à faire, DU COUP, haha, je me suis permise de te copier coller des petits bouts d’articles qui me semblent, répondent à cette question « Alors pourquoi c’est plus gênant, violant, d’être publié par écrit qu’à la radio ? »
SUR CE BLOG
Tu nous as contactées pour un projet et tu en as fait autre chose sans nous demander notre avis …/… Notre intimité est devenue la tienne, tu en disposes comme tu veux. …/… J’ai accepté certes de diffuser mon intimité sur un média. UN média. UN projet. C’est pas open bar, cocotte. Tu vas faire quoi après ? Un film ? Des posters ? Des stickers ? Des goodies comme on dit ? Des mugs avec nos punchlines, estampillés « matériel garanti pur féminisme »
SUR RUE89
Ce n’est pas tout à fait juste. Il aurait été mieux d’écrire :
« Des femmes ont parlé à Solange, un jour. »
Ca aurait fait trop long mais on aurait aussi pu ajouter :
« C’était il y a longtemps et dans le cadre d’un projet radiophonique. Elles ne savaient pas que leurs témoignages seraient repris au sein d’un livre. »
SUR RUE89
Les deux femmes s’étaient parlé en chaussettes, assises en tailleur. Jeanne raconte une trahison double.
Celle qu’ont ressentie toutes les femmes que nous avons eues au téléphone : de ne pas avoir été prévenues.
Mais aussi, celle d’avoir publié de vieux mots. Des mots qui ne sont, aujourd’hui, plus d’actualité.
Jeanne ne reconnait pas les sentiments qu’elle lit dans le livre. Elle a changé. C’est la vérité qu’elle trouve trahie avec cette publication à laquelle elle n’a pas consenti.
« Je ne suis plus la même. J’étais jeune j’avais 21 ans… Là, je vais sur mes 26… »
« Je ne suis plus avec le même copain qu’à l’époque. »
« J’étais étudiante, maintenant je suis dans la vie professionnelle. »
« La manière dont je décris mon ex, je ne suis plus d’accord. »
« Je me sens plus du tout pareil dans mon rapport au féminisme. Je dis des choses discutables. »
Et la question du « consentement », cruciale dans le féminisme, lui semble essentielle ici aussi. Elle rappelle la base :
« C’est pas parce qu’on dit oui une fois qu’on dit oui toujours. »
Elle ajoute qu’elle aimait l’aspect éphémère du témoignage radio. Et que ça n’est pas pareil d’offrir sa voix, que de voir ses mots marqués à l’encre sur du papier. Et aussi que c’est violent de voir ses propos écrits à jamais. On ne peut pas oublier.
SUR RUE89
Ces récits sont ceux de ces femmes, ce sont leurs histoires, intimes. Elles ont accepté d’en faire cadeau à Solange dans un but très précis. Si le projet de Solange change, le cadeau tient-il toujours ?
SUR LIBÉ
Que l’anonymat ait été préservé ne change rien au détournement de l’accord qu’elles avaient initialement donné, et on peut de toute façon toujours les reconnaître à travers le récit de leur histoire. C’est aussi une question d’atteinte à la vie privée : l’entretien radiophonique a une durée de vie limitée. Il y a des choses dites il y a plusieurs années qu’une personne peut ne plus avoir envie d’évoquer, surtout si ce sont des sujets sensibles. On ne raconte pas les choses de la même manière si elles sont publiées.
SUR BUZZFEED
«Ce qui était une expérience sympa, excitante, éphémère, et Dieu merci anonyme, se retrouve figé dans un bouquin pour lequel nous n’avons jamais été prévenues.»
SUR BUZZFEED
«Après l’enregistrement, Solange ne m’avait plus du tout contactée et comme la diffusion a mis longtemps à se faire, je pensais que ça n’avait jamais été diffusé. Donc je n’ai jamais entendu la version audio. Il y a quelques semaines, je vais dans une librairie et je tombe sur le bouquin. J’ai d’abord pensé qu’elle avait dû faire le livre en contactant certaines personnes et pas d’autres ; j’ai compris que ça n’était pas le cas en voyant le pseudonyme que j’avais choisi dans le sommaire… c’était surréaliste comme scène, de feuilleter dans une librairie un bouquin où ma vie intime était décrite avec mes propres mots.
Je suis en colère, mais surtout contre l’éditeur en fait. C’est eux les pros, c’est eux qui ont l’habitude de ce genre de cas. Même si c’est avec elle que j’ai eu un lien direct et à qui j’ai fait confiance. Je suis très déçue aussi. Je pense que ça aurait pu être un beau projet collectif ces enregistrements et en faisant ça elle s’est complètement approprié nos histoires et nos intimités.
(…) Il y a des personnes qui souhaitent que leur témoignage soit retiré du livre, moi je voudrais juste pouvoir l’annoter ou rajouter une page où je reviens dessus. J’avais 18 ans à l’époque, j’en ai 21 aujourd’hui et j’ai changé de regard sur pas mal de choses.»
Catnatt,
si mes interventions dans ce fil de commentaire sont déplacées, tu me dis, je la boucle, promis !
Bien à toi,
@Louise
Hahaha ! T’inquiète 🙂 Merci d’avoir fait le job, j’en peux plus de répéter les trucs en boucle
Bonsoir @Louise,
Je te remercie d’avoir pris le temps de me répondre.
SUR LE FEMINISME
Merci pour cette explication, mais tu dis qu’il ne s’agit pas d’opposer les femmes et les hommes pourtant tu mets quand même un fossé entre les concerné.e.s et les alliés. Pourquoi les 2 ne pourraient pas participer ensemble à la réflexion autour de la marche à suivre ? Pourquoi marquer cette distinction ? Pourquoi considérer ça comme « donner des leçons » sur la marche à suivre ? N’est-il pas juste possible d’avoir des discussions, des échanges dans ce monde ?
Tu sembles m’accuser d’être de ceux qui donnent des leçons, je n’ai pas cette prétention, j’essaie juste d’instaurer un dialogue. Comme tu l’as toi-même relevé, j’ai avancé des opinions, j’ai obtenu des réponses et fait évoluer mes opinions en conséquence…
Enfin je sais pas… à te lire j’ai l’impression qu’il existera toujours une opposition parce que toi-même tu l’entretiens. Avec mes défauts, avec ma place (plutôt du côté de l’oppresseur, malgré moi), j’essaie de me placer en alliés (selon tes mots) mais visiblement cela ne me donne pas pour autant une place égale à la tienne dans la discussion… Comment va-t-on faire alors, pour atteindre l’égalité, si même entre alliés elle n’existe pas ?
SUR LA DIFFÉRENCE ENTRE LA RADIO ET LE LIVRE
Je te remercie également pour ces extraits, je les avais déjà lus mais ils ne répondent pas à ma question.
En fait j’ai lu sur le net que certaines personnes étaient avant tout choquée par le fait que leur histoire soit retranscrite dans un livre alors que ça aurait pu rester à la radio des années sans que ça pose le moindre problème. Non pas pour des questions de droits, non pas pour le principe d’être prévenu et de pouvoir donner son avis, mais parce que c’est plus gênant de voir ses propos marqués à vie (bien qu’anonyme) dans un livre que de pouvoir entendre et reconnaitre sa voix à la radio.
Ce raisonnement m’intrigue, je pensais l’avoir lu dans un des billets de @Catnatt mais je ne le retrouve plus. Tu pourras me répondre à juste titre qu’il est préférable de poser la question directement à l’auteur de ces propos. Ce que je ferais quand j’aurai retrouvé d’où ça vient.
Cordialement,
Jérémy
@Jeremy
Puisque nous devons nous justifier sur tous les détails de cette histoire, contrairement à Solange qui, elle, peut se contenter d’un « je me suis mal organisée » (t’as remarqué c’est toujours la même petite mécanique, les victimes doivent tout justifier) je vais prendre le temps de te répondre. Avant hier je me suis arrêtée dans une librairie et j’ai relu mon témoignage. Il y a un décalage énorme entre l’écrit et l’oral.
Il manque les sourires ou les rires dans la voix ou l’ironie, la conviction, les silences, les hésitations et le choix du vocabulaire n’aurait pas été le même, c’est certain. Je me connais, je suis assez maniaque sur les mots. J’ai eu la sensation extrêmement désagréable d’être au café du commerce. C’est une conversation entre « copines » (ahem) livrée but de décoffrage. C’est plat. Assez froid pour être franche. Pour tout dire, je me suis pas sentie très bien dans la librairie. Et cette sensation poisseuse qu’elle m’a volée.
Parce que ce que tout le monde oublie, c’est que Solange qui l’explique très bien dans cette vidéo non référencée (ahem) (https://www.youtube.com/watch?v=9uHqGnrSfIc) nous a poussé dans nos retranchements. Elle a voulu nous faire dire ce qu’on n’avait jamais dit à personne. Elle nous a « délicatement » dixit manipulées. Alors en ce qui me concerne, je m’en sors plutôt bien. Mais je ne suis pas du tout à l’aise sur mes propos à l’écrit, posés comme ça, bruts. J’avais beaucoup aimé mes pastilles audio. J’ai détesté mes pastilles manuscrites.
J’ai répondu ça en commentaire à une jeune femme hier qui se demandait pourquoi diable ça changeait quoi que ce soit le changement de support même si elle entendait la notion de consentement :
« Oui, oui. Et elle a qu’à en faire un film. Et puis des mugs. Ma parole est devenu un produit dérivé au nom de la grande cause du féminisme. Ouais t’as raison, ça change rien. On s’en fout non ? Tout est monétisable, tout contenu participatif en open bar. Tu signes pas de contrat, il est entendu que tu es dépouillée de tes droits sur ta parole. C’est pas moral, mais c’est légal. Il est largement temps que je m’adapte et que je vote à droite. »
Voilà où j’en suis aujourd’hui. Écoeurée. Et extrêmement fatiguée.
Tiens je viens de lire ça et c’est très intéressant
Solange dit : « »Quand quelqu’un s’adresse à vous d’une manière bizarre avant même d’entendre le contenu, vous êtes interpellés par le véhicule, la forme de ce qu’il énonce.
Un rythme étrange. La diction. Parler ne va pas de soi. Parler n’est pas qu’une manière de transmettre un message. Parler est une émotion. Je suis donc de ceux qui privilégient l’émotion. » »
PARLER EST UNE ÉMOTION. Tu vois sans le savoir elle explique très bien notre problème en dehors du consentement du passage du parler à l’écrit : le manque d’émotions. C’est exactement ce que j’ai voulu signifier dans mon précédent commentaire.
Jeremy sur la question du féminisme que tu poses un peu plus haut, je te donne mon sentiment.
Le féminisme est avant tout la cause des femmes parce que ce sont les premières concernées.
Dans le féminisme auquel je crois et que je pratique, les hommes sont les bienvenus s’ils renoncent à la place que le monde « normal » leur donne: celle du dirigeant, qui me coupe la parole, qui ne me la donne pas, ou pire, qui passe derrière moi pour la valider.
Si les hommes sympathisants se disent « exclus » de la lutte féministe, immédiatement cette scène de film me revient: celle du Péril Jeune, où les quatre copains, des ados, veulent absolument assister à une réunion de leurs jeunes potes féministes, qui doivent pourtant leur répéter en boucle que là, elles voudraient plutôt être tranquilles entre elles, merci.
Nous parlons entre femmes, nous nous réunissons et nous militons entre femmes, pour enfin avoir le champ libre et la parole totalement libérée, vu que les hommes, tu en conviendras, on les entend déjà, beaucoup, beaucoup beaucoup.
Une majorité de l’espace public est conçue pour eux. De la thune pour un projet jeune dans une ville? = un skate park. Dans la musique, au cinéma, les hommes sont en sur-représentation. Nous sommes la moitié de l’humanité, nous sommes 40% des travailleurs de la planète, et nous sommes en sous-représentation.
Rien qu’à lire les réactions masculines étonnées, surprises ou encore offusquées de nous voir remettre en cause la démarche de Solange, à ne pas vouloir être instrumentalisée, voir la souffrance niée, s’entendre dire qu’on fait du cinéma pour rien… ca donne vraiment pas envie d’inclure ces hommes dans nos réflexions et nos actions. Des femmes ont aussi eu ces réactions, mais perso, je pardonne plus facilement le non-féminisme d’une femme que celui d’un homme. Une femme sera toujours oppressée, tentée de se soumettre pour avoir la « paix ». Un homme a dix mille fois moins de chance qu’une femme de subir les mêmes violences.
Ce qu’on voudrait, c’est ne plus jamais avoir à expliquer la notion de consentement. De respect. C’est épuisant d’avoir à expliquer sans cesse pourquoi on ne veut pas devenir une martyre, fermer sa gueule quand on se sent utilisée. C’est épuisant d’exprimer une souffrance et de voir cette souffrance niée et remise en question. Si je me pète la jambe, c’est le mec en face, bien portant et debout, qui va me dire ce que je ressens? Non, c’est la personne sur le lit à côté qui s’est aussi pété la jambe.
Le féminisme, ce n’est pas être anti-homme. Ce n’est certainement pas vouloir faire subir aux hommes ce que nous subissons. Les hommes peuvent être féministes… en demandant ce qu’ils peuvent faire pour nous. On se débrouille, on crée, on est aux commandes du truc,et vous, vous nous croyez, vous relayez ce qu’on fait. Et quand vous entendez d’autres mecs dire des conneries, quand vous les voyez agresser une femme ou se préparer à lui faire du mal, vous agissez. Les sexistes se foutent de notre avis. Ils écouteront peut-être un autre homme. Voilà ce que vous pouvez faire.
Encore une fois, c’est MA vision de la chose. Nous n’avons pas toute la même pratique du féminisme. Plus radicales, plus souples, toutes les visions doivent être examinées. Mais effectivement, c’est d’abord notre combat.
Déso/ pas déso pour le pavé, et Catnatt, je t’embrasse encore une fois.
@ Jérémy :
Il reste un grand malentendu qui n’a pas été levé par les réponses précédentes, celui de « la discussion privée qui aurait pu suffire ».
Ben non.
Très souvent, dans des situations publiques dissymétriques, la « discussion privée » n’est pas possible, car l’une est en position de force (celle qui a publié le livre) et les autres de faiblesse (celle qui ont découvert le pot-aux-roses a posteriori). Si rien ne se passe, « Solange te parle » est gagnante. Si rien ne se passe, la situation reste dissymétrique. Donc « Solange te parle » a tout intérêt à ne pas réagir.
Dans ce genre de situation, seule une médiation permet de débloquer les choses. Or, dans le cas d’un personnage public existant via les médias, la seule médiation possible passe par ce canal : du bruit médiatique.
Autrement dit, il faut être extrêmement naïf et ne rien connaître au fonctionnement des relations inter-humaines pour penser que « une discussion privée » aille de soi. Elle aurait été possible si « Solange te parle » avait culpabilisé et reconnu immédiatement sa faute : là, oui, elle aurait accepté de rétablir l’équilibre, de discuter, de s’excuser réellement, de proposer un échange avec chacune pour vérifier son accord, de faire rééditer le livre ainsi revu, etc. Mais il est éclatant que ce n’est pas le cas. Le seul fait qu’elle ait envoyé promener les premières qui l’ont interpelée en privé suffit à prouver qu’elle n’a pas éprouvé cette culpabilité et cette volonté sincère de réparer sa maladresse. Donc ce n’est plus une maladresse, c’est une situation dissymétrique qui impose une médiation. Donc ici, une médiatisation. C’était évident et inévitable.
————-
@ Catnatt :
Ce que vous dites sur le ressenti en lisant votre témoignage confirme et appuie ce que j’expliquais dans le billet précédent. L’écrit n’est pas l’oral. Croire qu’il suffit de retranscrire les mots « à plat » témoigne d’une méconnaissance gravissime des mécanismes de communication et d’expression.
Jamais une transcription linéaire ne sera fidèle à ce que voulait dire quelqu’un à l’oral. Ce sont les mêmes mots, mais pas le même registre, pas le même encodage-décodage, donc pas le même sens ! Il manque en effet le ton, les rires, les attitudes. La façon de formuler une phrase n’est pas la même (il suffit de s’amuser à retranscrire par écrit une conférence : là où le conférencier était clair et « parlait brillamment » à l’oral, on s’aperçoit que, lorsque c’est mis à l’écrit tel quel, c’est bourré de fautes de syntaxe !… alors qu’on aurait été prêt-e à jurer que la syntaxe était parfaite lorsqu’on l’avait écouté, car on n’écoute pas comme on lit, on « rectifie », on décode autrement).
C’est la raison pour laquelle, au-delà du problème moral gravissime de l’absence de consentement, la pratique de « Solange te parle » est de toute façon aberrante et incohérente sur le fond. Retranscrire sans faire relire à la personne qui avait témoigné, c’est non seulement immoral, mais c’est aussi tout simplement crétin. Et souvent insultant (car ça donne de la personne en question une image faussée et dépréciative, via des encodages-décodages faussés).
@Jacques
Merci infiniment pour votre commentaire. Vraiment…
Il arrive à expliquer précisément des éléments extrêmement confus dans ma tête. La situation dissymétrique . Le problème du passage de l’oral à l’écrit.
On rencontre des tarés sur internet, je commence à être une championne du monde en la matière. Mais on rencontre aussi des bonnes personnes au bon moment au bon endroit. Vous, Framboise, Jeremy et les autres.
Je vais relire attentivement vos deux commentaires parce qu’ils élargissent le débat et ça m’intéresse toujours. Ils sont motivants vos commentaires et passionnant.
Merci.
@Tous
On est pas bien là, au calme, dans la bienveillance ?
@Catnatt je te remercie beaucoup d’avoir pris le temps de me répondre. J’insiste encore une fois, ma question n’était vraiment pas une critique déguisée.
Je n’avais pas du tout pensé à l’absence d’émotion dans l’écrit contrairement à l’oral, mais maintenant que tu le dis, c’est évident. Pourtant, je suis le premier à dire qu’il vaut mieux favoriser la communication orale voir en face à face pour éviter les lacunes des échanges par écrit. Mais je n’avais pas fait le rapprochement inverse.
Merci d’avoir pris le temps de m’éclairer à ce sujet ta réponse me convainc. Et désolé si je pose des questions auxquelles tu as déjà répondu 1000 fois 😉
Désolé aussi, si mon premier commentaire était plutôt formulé comme une accusation, ma démarche était de comprendre ta réaction, il aurait donc mieux fallu que je formule ça sous forme de question, mais on ne se refait pas, c’est malheureusement souvent ma façon d’aborder un sujet, il faudrait que j’arrive à travailler ce défaut 😉
@Blondie merci également pour ton éclairage…
Renoncer à la place que le monde « normal » me donne, j’essaie de le faire tous les jours, réagir lorsque des j’entends des personnes (y compris des femmes d’ailleurs) dire des conneries, je réagis (tiens d’ailleurs t’as dit une connerie 😉 : c’est quoi l’idée du Skate-park qui serait un espace public réservé aux hommes ? Je connais des filles qui font du skate, du roller ou du BMX ce sont même des activités qui ont tendance à attirer de plus en plus de filles !).
Je travaille dans un monde ou les hommes sont en minorité, la première personne à avoir été ma supérieure hiérarchique est une femme et c’est une situation très fréquente dans mon milieu professionnel. Je suis conscient d’avoir une vision erronée ou partielle du monde du travail concernant la place des femmes. Mais ça ne m’empêche pas d’être baigné dans cette société patriarcale qui m’inculque, malgré moi, des valeurs de domination, parfois inconscientes. Il ne s’agit pas de se cacher derrière cette excuse pour justifier des propos ou des actes. Mais ça permet de comprendre des comportements…
Du coup, tu dis que tu pardonnes le non-féminisme des femmes parce qu’elles sont oppressées et tentées de se soumettre. Moi je pense que, dans certain cas, on peut également pardonner aux hommes certains comportements inconscients. J’ai bien dit inconscient, non pas sciemment choisis. Parce que je pense que nombreux sont les hommes qui ne se rendent pas compte de la portée de certain de leurs actes, parce qu’on leur a appris comme ça, parce qu’à la maison ça a toujours été comme ça, parce qu’il ne se sont jamais posé la question (à tort). Et à ceux-là, si on leur explique tranquillement (je sais quand on explique 1000 fois les mêmes choses c’est dur de garder son calme), et bien c’est plus efficace que de les envoyer balader. Sinon ils se braquent, se disent « c’est qui cette conne », et continuent voire renforcent leur comportement négatif vis-à-vis des femmes.
C’est dans ce sens-là que je trouve que certaines pratiques du féminisme qui exclue les hommes de leurs stratégies sont contre-productives. Dans cette lutte, les femmes ont la « chance » d’avoir accès à un paquet d’indics qui viennent du camp opposé et qui connaissent parfois mieux qu’elles les forces et les faiblesses des hommes. Alors, si par moment les femmes souhaitent se réunir entre elles pourquoi pas, mais je reste persuadé qu’en tant qu’indics, les hommes ont toute leur place dans la stratégie de lutte féministe.
Cordialement,
Jérémy
Jéremy, pas de soucis ça arrive aux meilleurs et je suis assez bluffée par ta compréhension et ton calme. À défaut d’être entendue, écoutée par Solange, je me serais fait comprendre au moins par d’autres 🙂
Parce que ma première réaction a été viscérale. Je me suis sentie dépouillée. Elle m’a enlevé quelque chose d’important. C’est un hold-up et je suis restée impuissante.
@Catnatt
Ben voilà, je suis content parce que ce n’est pas souvent qu’on arrive à discuter, échanger via les commentaires d’un blog. C’est plus souvent de l’ordre de l’invective balancée une fois pour se défouler sans vraiment qu’il n’y ait de suite…
J’étais venu pour comprendre malgré mon premier message plus accusateur qu’interrogatif. Merci à toi et aux autres d’avoir apporté des réponses j’ai appris des choses sur le féminisme au passage, ça m’a donné l’occasion de re regarder Le Péril Jeune sur les conseils de @Blondie… bref quand il y a du respect dans les échanges ça ne peut que bien se passer #bisounours 😉
Bonjour
@Lhomme sans passé, j’ai bien lu vos commentaires et j’aurais préféré vous envoyer un mail, mais je crains que celle-ci ne soit plus active. Tout ça pour vous dire que je vous ai lu attentivement, mais que je préfère finir les commentaires sous ce billet sur une note positive à savoir « la bienveillance »
@Musigny Je corrige tout de suite ! Merci 🙂
Ok, c’est ta décision et je la respecte, mais permet moi de te dire ceci:
Elle ne s’est pas excusée.
Regarde la vidéo à nouveau.
Elle est « désolée que des gens soit tristes », elle ne reconnait aucun torts, elle ne s’incrimine pas. Elle trouve encore le moyen de se victimiser.
Je suis dégoutée tu vois parce que j’ai l’impression que tout le monde oubli que Solange n’est qu’un personnage, que cette voix, cette manière de regarder vers le bas et d’avoir l’air contrit, ça, c’est Solange, pas Ina.
Et qu’elle ai l’indécence de parler à travers la bouche de Solange dans un moment pareil me dégoute!
Cette vidéo n’a fait qu’augmenter mal colère, et je ne suis pas la seule.
Elle ne s’excuse pas, regarde la vidéo à nouveau.
C’est de la rhétoriques, c’est de la manipulation.
Je comprend que tu veuille passer à autre chose.. moi de mon côté je vais m’énerver dans mon coin puisque je n’ai aucun moyen de l’atteindre.
Je suis juste triste à l’idée qu’elle s’en tire encore avec les honneurs…
Tout a fait d’accord. Elle se met en scene dans une video ou elle prend une fois de plus le public a témoin de sa maladresse. Elle ne nous parle pas a nous qui avons témoigné, mais a son public sur cette affaire. J’ai mis du temps a le voir au debut.
Elle aurait pu d’abord presenter ses excuses a titre personnelle, mais elle a fait cette mise en scene pour son public d’abord, et ensuite nous.
Je la trouve quand meme sincere, elle est dépassée je pense. Pas une excuse, mais j’apprécie le debut de réponse, meme si elle reste légère.
Effectivement je partage votre point de vue.
Cette gestuelle, cette attitude, ce ton, tout vise à apitoyer le spectateur sur son sort à elle. Le coup de la petite voix et des yeux baissés ça va deux minutes.
Je ne ressens pas d’empathie particulière de cette personne envers les auteures des témoignages, flouées. Je ne voit absolument pas une personne qui assume, qui se met en position de « j’ai merdé ».
Pour moi, c’est du pipo bien organisé, bien huilé pour endormir tout le monde.
Je n’y vois qu’un jeu d’acteur ( de plus). Mais c’est mon ressentit, mon opinion personnelle qui ne prévaut sur aucune autre.
Je ne crois pas du tout qu’elle s’en tire avec les honneurs. Pour cela il aurait fallu qu’elle s’excuse rapidement et spontanément. Or elle a attendu longtemps et ses excuses mise en scène sont peu convaincantes. Elle fait comme Hanouna qui s’excuse pour ces histoires d’homophobie mais seulement quand les annonceurs se barrent de sa chaîne. Et en se déresponsabilisant.
Après ce sont les excuses qu’elle peut faire, là où elle en est dans sa vie, avec les moyen qu’elle a. Je pense qu’elle est sincère quand elle les fait. Malheureusement elle est tellement coupée d’elle même qu’elle ne peut pas faire autrement que du discours, du cérébral (qu’elle dissimule sous 3 couches de sensualité pour paraitre un peu comme certaines femmes qui ne peuvent pas sortir sans maquillage). Mais au moins elle a fait un pas.
Si je regarde tout ça avec tendresse je me dis que si elle avait voulu se saboter elle ne s’y serait pas pris autrement.
Bonne continuation en tout cas, j’espère au moins qu’elle acceptera ta (trop) généreuse main tendue avec humilité.
Chère Catnatt,
Oups j’ai laissé un commentaire sous ton billet précédent avant d’avoir vu celui-ci.
Là du coup tout ce que j’ai envie de dire c’est : chapeau Madame, la classe !
merci 🙂
Madame, je suis désolé de voir que en sortant de l’anonymat vous etes devenu une cible… De plus j’ai peur que d’autre personne lier a ce livre en devienne une aussi suite a ce scandale. Je crois que le scandale fait plus de publicitée que de justice.
Je crois que personne n’a rien a gagner dans cette manifestation de haine et de jugement hâtif.
Je vous ai demander de faire « un geste chrétien » et vous avez répondu favorablement et rapidement par : »une main tendu ».
Je voulais vous en remercier personnellement.
Je sais que je suis naif et que je me melle de ce qui ne me regarde pas. Mais je ne pas croire que Ina soit assez cruel ou assez sote pour avoir souhaité ré-ouvrir les plaies de vos passé.
Merci encore pour le geste.
ps: si vous chercher un interlocuteur qui ne juge pas les gens pour parler n’hésité pas…
Bonjour,
Toute cette affaire me fait me poser une question : Qu’en est-il des personnes ayant vu des psys dans un cadre de déontologie bien défini, et donc les » cas « , ont été relatés dans des livres, mais sans leurs vrais noms ? Leur demande-t-on leur avis ? Ont-ils des droits, à partir du moment où on ne dit pas de qui il s’agit ? Demande-t-on leur consentement a ces personnes ?
Si quelqu’un a une réponse à cette question, je suis preneuse.
Sinon, j’espère que Ina acceptera le deal proposé par catnatt, et que le dénouement sera, sinon heureux, au moins apaisé.
Je me permets de répondre car j’ai la réponse à cette question : bien sûr qu’on leur demande. De la même manière qu’on leur demande un consentement (écrit, libre et éclairé) si on veut utiliser leur « cas » pour rédiger un article qui sera ensuite publié dans une revue spécialisée, dont la lecture est réservée à des personnes du domaine médical. Je ne saurais pas dire si c’est dans la loi mais c’est ce qu’on nous enseigne dans les facultés. Un psy n’est certainement pas là pour causer du tort à son patient et s’il le fait, surtout à des fins lucratives, il sera sans nul doute radié de l’ordre, et c’est bien normal.
Courage, surtout contre les « pourquoi tu ouvres ta bouche si tu veux rester anonyme, t’aurais dû te taire et personne n’aurait su. Tu veux juste de l’attention ». Je sais que c’est le pire. Tu te serais bien passée de ça, et c’est allé trop loin pour que tu restes silencieuse, alors tant pis pour l’anonymat même s’il t’en coûte. Donc bravo, surtout pour celles qui n’oseront jamais parlé en ayant le sentiment d’être abusées.
Être un artiste ne justifie pas tous les comportements, surtout quand le matériau est humain. Elle doit être déconnectée du réel pour ne plus s’en rendre compte et penser les gens seulement en sujet d’étude, comme des rats de laboratoire.
@Lorenzo
Merci infiniment pour ton commentaire. J’avoue qu’il fait un bien fou !
Je te souhaite de la force et du courage pour la suite, à toi, et à vous toutes. Je me permets de douter sérieusement que Solange et Payot cherchent à trouver un accord, vu leur attitude méprisable. (Le communiqué de Payot : SONT-ILS BIEN SÉRIEUX ?)
En tous cas, quoi que toi/vous décidiez, on est derrière. Que ce soit de jeter l’éponge (tout le monde a le droit !) ou de ne rien lâcher.
Une avalanche de paillettes, une forêt de licornes, une éclaircie de soutien !
Donc en fait Solange aurait le droit de libérer la parole des femmes dont une partie n’ont pas donné leur accord pour une exploitation dans le cadre de la publication d’un livre (le projet initial étant radiophonique), et Catnatt n’aurait pas le droit de libérer la parole de femmes qui se sentent trahies parce que leurs propos se voient soudainement ressortis et commercialisés dans un livre.
C’est intéressant comme principe de la part de ceux qui défendent Solange (principalement sur sa page et sur le précédent post de Catnatt).
A partir de quel moment la parole des femmes concernées n’a plus le droit d’être portée par celles qui l’ont exprimée ?
Tellement désolée de lire tout ça… De tout cœur avec vous. Vous demander l’autorisation c’était le minimum quand on dit défendre la cause des femmes !
Juste une chose qui me frappe parce que j’ai connu un truc du même genre il y a quelques années dans un divorce, et sans vouloir être défaitiste : les avocats de son éditeur ne lui permettront jamais de faire ce que vous lui demandé. Quand les services juridiques s’en mêle et s’il y a une menace de procédure, c’est « tous aux abris » et silence dans les rangs. Même si elle voulait prendre la peine de vous écrire à toutes, l’éditeur l’en empêcherait (parce que ce serait reconnaitre sa faute à lui aussi). Bref je suis pas très optimiste…
Bon courage quoiqu’il arrive !
Waouh, je viens de voir la vidéo de « Solange te parle », c’est édifiant.
1) C’est du cinéma. Sans juger de la sincérité (possible) de ce qu’elle dit, c’est de toute façon une vidéo de son personnage, une mise en scène — pas une vidéo spontanée et personnelle. La diction, les jeux de regard (trop nets, réguliers et précis pour être des errances spontanées), tout est du jeu d’actrice. Ça me met très mal à l’aise, vu ce dont il est question.
2) Elle dit qu’elle aurait aimé en parler en privé avec chacune des femmes ayant témoigné, mais qu’elle s’est mal organisée. Admettons. Mais alors… qu’est-ce qui l’empêche de le faire maintenant ?
« J’aurais aimé »… eh bien fais-le, rigolote !
Tu es toujours vivante, jusqu’à preuve du contraire, non ? Les femmes dont tu as publié les témoignages sont toujours vivantes et n’ont pas déménagé à l’autre bout du monde sans internet, non ?
Si tu « aurais aimé » les appeler chacune pour t’expliquer, ce n’est pas plus compliqué aujourd’hui qu’il y a 3 mois. Chiche !
3) Elle explique ce qu’elle voulait faire, utilisant clairement un vocabulaire artistique et créatif, comme si elle parlait d’une œuvre de fiction.
Heu, sérieux ?
Récolter des témoignages, elle pense que c’est une démarche technique qui peut se mettre au service d’une démarche artistique personnelle sans avoir de comptes à rendre aux personnes concernées ?
La manière dont elle fait de ce livre un « travail personnel », conforme à des « intentions personnelles » est soit une profonde insulte aux femmes interrogées (qui sont considérées comme un matériaux inerte), soit un mépris intolérable des principes élémentaires des sciences humaines et sociales.
Bref, en tant qu’anthropologue, je reçois très mal cette vidéo, qui aggrave finalement son cas.
Ce qui aurait pu n’être qu’une maladresse (sur l’autre billet, quelqu’un souligne que ça peut arriver dans plein d’occurrences de la vie, et que ça impose des excuses immédiates et de l’empathie pour réparer le mal qui est forcément fait) semble devenir une démarche très égotique et assez cynique. Décevant.
Juste en passant: Renée Greusard
(pas Grusard)
Hello. Je ne pense pas que vous obteniez quoi que ce soit par la voie amiable. Ni explications, ni excuses, ni regrets, ni quoi que ce soit de la part d’Ina. Pourquoi ? Pour strictement la même raison qui explique que l’on s’est passé de votre consentement : les enjeux de la publication, de la distribution et de la vente de ce bouquin.
Solange le dit dans sa vidéo : Ina aurait aimé s’en expliquer avec chacune. Oui mais voilà. Alors quand vous lui écrivez votre émotion, elle répond : j’ai le droit.
Et oui, c’est Solange elle-même qui le dit : « Ina n’est pas drôle ».
Et elle a, à mon avis, les pieds et poings liés. Par consentement mutuel.
J’avoue, je me suis réjouis trop vite en pensant que cette main tendue serait au moins l’occasion de renouer le dialogue.
Je suis habitué à ce qu’Ina me laisse régulièrement perplexe mais même, avec le recul, tout cela n’a aucun sens. Elle a toujours dit que ce projet était celui qui lui tenait le plus à coeur alors pourquoi risquer de tout gâcher ? Même d’un point de vue froidement stratégique, elle n’a rien à gagner à ne pas vous contacter directement ou au moins annoncer qu’elle va le faire, ne serait-ce que pour calmer le jeu.
A moins qu’il y ait d’autres contraintes.
C’est pour cela que je m’interroge de plus en plus sur le rôle exact de l’éditeur dans la décision de ne pas vous informer de la publication du livre, ainsi que dans son mutisme actuel.
J’espère que vous, au moins, aurez un jour le fin mot de l’histoire, pour ne pas rester sur cette pénible impression d’avoir été flouées.
Coucou Catnatt,
J’avais suivi tes deux billets et cette affaire m’avait beaucoup déçue de la part de Ina. Comme c’est une artiste que j’aime bien et que je voulais pas laisser passer ça, je m’étais promis de suivre le fin mot de l’histoire ! D’autant que je continue de voir ses updates de dédicaces de livre sur sa page Facebook. Ça me ramène toujours à « Alors, elle s’est *vraiment* excusée ? Le problème a été résolu dans le respect ? Ou ça a continué à traîner et l’affaire est enterrée… ? »
Tant que ledit deal que tu as proposé, ou qu’une autre alternative n’a pas été trouvé d’un commun accord entre d’une part Ina et d’autre part toi et les autres personnes ayant témoigné, je suppose que cette affaire reste encore un peu dans la sphère publique (je me trompe peut-être !)
Du coup je voulais savoir si tu avais eu des nouvelles de Ina (le fameux mail), si tu comptais faire un nouveau billet sur l’histoire/une update, ou si ça s’était réglé en privé ou que tout simplement c’est revenu dans la sphère privée et que donc tu ne comptes pas communiquer plus là-dessus.
Voilou, merci et bonne continuation !
PS : malgré mon pseudo, je ne suis pas Ina infiltrée 😉
Bonjour 🙂
C’est normal de souhaiter avoir des nouvelles. Pr autant, je ne vais pas pouvoir vraiment répondre pour le moment.
Dès que je pourrais m’exprimer sur le sujet, je le ferai.
Hello Catnatt !
Merci pour ta réponse 🙂
Bonjour
Je viens de publier un billet pour expliquer que je renonçais à aller jusqu’au bout de la procédure
https://heavencanwait.fr/2017/11/en-finir-avec-lhistoire-du-bouquin-tres-intime/